The Informant ! (Steven Soderbergh, 2009)
The informant ! est le nouveau film de Steven Soderbergh, réalisateur prolifique et éclectique (qui écrit, produit, sonorise, joue aussi dans certains de ses films).
Le scénario est inspiré d’une histoire vraie et adapté d’un roman consacré à l’affaire (The Informant de Kurt Eichenwald): celle de Mark Whitacre, cadre supérieur d’un géant de l’agroalimentaire américain et qui devint de 1992 à 1996, une taupe pour le FBI au sein de l’entreprise.
Un nouveau rôle d’espion pour Matt Damon, après la trilogie Jason Bourne ? Pas vraiment ! L’acteur joue ici un cadre ventripotent (il a pris une quinzaine de kilos pour le rôle) complètement largué en apparence (son look has been, son attitude ridicule, tout donne l’impression qu’il est à côté de la plaque, un simple benêt impuissant au milieu de manipulations qui le dépassent), et on ne peut que reconnaître la qualité de sa prestation, à contre-emploi total par rapport à ses rôles habituels (et notamment bien sûr, aux antipodes de la machine à tuer infaillible Jason Bourne).
N’ayant rien lu sur le film avant d’aller le voir, et simplement attiré par un pitch de base sympathique (une comédie centrée sur un espion amateur et ridicule, un peu comme dans le récent et réussi Burn After Reading des Frères Coen), des « on-dit » favorables et une affiche réussie, je m’attendais essentiellement à passer une soirée légère et agréable, devant un film rigolo.
Sans aller jusqu’à dire que le film est mauvais, le moins qu’on puisse dire par contre est qu’il faillit à sa promesse de « film rigolo ». Malgré des tas de gimmicks destinés à rappeler la dimension humoristique du film (le carton d’introduction, le lettrage funky des intertitres, la bande son un peu « pouet-pouet » à la Benny Hill,…), on rit finalement très peu pendant ce film plutôt long et dans lequel il ne se passe pas grand chose. Bien sûr, l’évolution de l’histoire est surprenante et on découvre scène après scène une réalité plus complexe qu’elle ne paraissait au départ tandis qu’on apprend à connaître l’étonnamment confus Mark Whitacre. Malheureusement, l’atmosphère du film ne décolle jamais vraiment et le rythme des surprises et des gags peine à maintenir en éveil l’attention du spectateur. C’est donc une grosse déception.
Je relèverais une bizarrerie pour conclure : l’image est délibérément 80’s (voire 70’s – on a presque l’impression pour certaines scènes d’assister à un Message à caractère informatif !… mais en moins drôle), alors que, rappelons-le, l’action se passe dans les années 90. Un choix étrange, pour ce film dont l’intrigue est au contraire parfaitement actuelle…
Je suis tout à fait d’accord avec la critique du film, et même, je la trouve sympa : il n’y a que Matt Damon pour sauver le film de la nullité quasi absolue…