Une semaine en van dans les Dolomites (Août 2021)
Marion et moi sommes partis une semaine pour randonner dans les Dolomites, en van, et je fais ci-dessous le récit de cette semaine d’aventures, pour nos parents qui nous lisent et pour pouvoir moi-même me souvenir de tout ça dans six mois. Si vous tombez sur cette page parce que vous prévoyez un trip dans les Dolomites et que vous êtes intéressés par mon avis sur ce qu’on a fait, j’ai noté de * (j’aurais pu m’en passer) à ***(à faire indiscutablement) les choses qu’on a faites. Si vous êtes plus photos que blabla, l’album de nos meilleures photos est ici.
Jour 1 :
Ce récit commence un peu avant le début du voyage proprement dit : nous avons en effet enchaîné le départ pour les Dolomites juste après notre retour de Madère et quand je dis juste après, c’est au sens littéral : notre vol de retour de Madère est arrivé à Paris le vendredi 13 août à 23h35 avec 45 minutes de retard ; il y avait une file d’attente interminable pour les taxis donc nous avons pris l’Orlybus (qui reste clairement un mode de liaison hyper rapide avec l’aéroport) puis le tramway (et là nous avons eu moins de chance, nous avons dû attendre la rame 15 minutes…). Rentrés à la maison autour d’une heure du matin, nous avons préparé nos sacs pour le lendemain, et nous sommes couchés vers 2:00. Excités par toute cette activité, nous n’avons pas réussi à dormir de suite, et nous avons eu la plaisante surprise d’un réveil à 5 heures du matin par des voisins visiblement bourrés… le réveil était de toute façon programmé à 5:30 puisqu’il fallait qu’on soit à 6:55 à la gare… Nous avons donc eu droit à une belle nuit de 2h30 de sommeil avant de prendre 3 trains successifs (les possibilités de repos entre chaque trajet étaient donc à peu près nulles…) pour arriver à Annecy à 11:15, à temps pour récupérer notre van : l’agence ferme en effet à midi le samedi et ne rouvre pas avant le lundi. C’est probablement la pire planification qu’on n’ait jamais faite (et les circonstances ne nous ont pas aidés), on aurait pu en fait prendre notre van à Lyon en se rajoutant certes une heure de route, mais en s’épargnant en contrepartie 2 heures de train (et pas mal de stress sur le timing).
Bien qu’inconfortable, le trajet en train s’est passé sans incident. En arrivant à Annecy toutefois, aucun taxi à la gare, et impossible d’avoir quelqu’un malgré plusieurs appels : le temps file – il est 11h30 passées – et on se rabat donc sur le bus… qui se retrouve dans les bouchons. Il nous conduit néanmoins à destination, mais il nous faut encore quelques minutes à pied dans la zone industrielle pour rejoindre l’agence, sous la chaleur et chargés comme des mules… Nous arrivons à l’agence un peu désespérés vers 11:50, mais comme les gens de Blacksheep sont encore en train de faire des enregistrements pour d’autres clients, il n’y a finalement aucun problème pour la remise du véhicule (il est là si vous voulez en savoir plus), malgré le dépassement de l’horaire.
Notre périple ne fait pourtant que commencer puisque ce sont plus de 8 heures de route qui nous séparent officiellement des Dolomites (en réalité près d’une dizaine, avec un van et une conduite prudente). Nous en effectuerons 4 heures 30 ce jour-là, sur une autoroute suisse traversant de beaux paysages typiques des Alpes : des vallées avec des montagnes d’un vert vif, avec des pins et de petits villages, des églises, des forts perchés dans les pâturages, et au milieu un terrain plat avec des fermes et des cultures de part et d’autre de la route, un décor qui me rappelle paradoxalement Hokkaido).
Nous arrivons en retard au camping Gäsi, en bordure du Lac de Walenstadt, mais nous avions prévenu et la tenancière a la gentillesse de venir nous accueillir malgré l’horaire. Nous nous installons sur un emplacement super, devant le lac, alors que le soleil décline et qu’une brume surnaturelle s’élève au-dessus de l’eau. Le camping offre pas mal de commodités, et surtout de chouettes ambiances sur les campements avec des lampions, des petites bougies… pas mal de gens ont disposé des éléments de déco type statuettes etc. et on se retrouve dans une ambiance proche de celle de certains jeux de rôle grandeur nature auxquels on a pu jouer. Un problème toutefois : les moustiques sont très présents, et après une brève tentative pour installer notre table sur la plage, on renonce à manger dehors.
Jour 2 :
Nous prenons notre petit-déjeuner dans la cuisine du van avant de partir pour le Lago di Carrezza***. La route est plus longue que prévue (je suis prudent avec le van, il y a des tas de travaux sur la route, et pas mal de circulation) : plus de 5 heures, ça commence à faire beaucoup. Nous nous lançons pour une randonnée à 16:30 sans avoir pris de ravitaillement (de l’eau, quand même), pensant que la promenade serait courte. On perd une grosse heure au début à trouver le sentier parce qu’on a eu du mal à rejoindre le Grand Hôtel Carrezza (très joli) d’où part le chemin, et des incendies récents ont changé la forêt et les pistes depuis la période à laquelle notre guide a écrit la rando : on était à la recherche du labirinto (la partie du sentier qui traverse une vaste étendue de rochers), on s’est perdus en le cherchant… (le trait d’esprit est de Marion). La promenade est assez sympathique, alternant des passages en forêts avec le fameux « labyrinthe » de rochers, les magnifiques aiguilles du Latemar en surplomb : le paysage est superbe. On commence à stresser un peu parce que l’heure tourne, le jour décline et qu’on n’est pas arrivés au lac… on se hâte un peu et on arrive finalement avant la tombée du jour, à temps pour prendre quelques photos du joli lac vert (mais personnellement je ne comprends pas qu’on fasse tout ce trajet si c’est seulement pour voir le lac et je suis bien content qu’on y ait ajouté une rando qui nous a permis de profiter bien davantage du décor).
On s’est garés pour la nuit sur un parking tranquille et avec une jolie vue sur le Latemar, mais où il est signalé qu’il est interdit de camper : la présence d’autres véhicules de campeurs nous avait rassurés en début de soirée sur le fait que ce n’était pas un problème de dormir là, mais quand les gens ont commencé à partir les uns après les autres après diner jusqu’à ce qu’on ne soit plus que trois, on a commencé à s’inquiéter… Résultat, on a passé la nuit à flipper que la police ou les voisins viennent nous déloger, il y a eu du passage de voitures jusque tard dans la nuit et à partir de tôt le matin, des marcheurs nous ont réveillés avec les éclats de lumière de leurs lampes frontales… Et au final on s’est levés à 6:30 pour pouvoir partir avant de risquer d’être contrôlés… Bref, on n’a pas bien dormi pour la deuxième nuit d’affilée (un désagrément qu’on aurait pu s’épargner en allant sur le camping autorisé un peu plus bas pour quelques euros… C’était la phase d’apprentissage de la vie en van).
Jour 3 :
On profite de notre réveil matinal pour prendre tranquillement la route de Seiser Alm, l’Alpe de Siusi*** (dans cette région, tout porte un nom en Allemand, et un autre en Italien). Il pleut sur la route qui nous y conduit, et la pluie est annoncée pour toute la journée mais on ne se laisse pas décourager et on décide de rester sur notre plan et de randonner malgré tout. On prend un petit-déjeuner rapide mais sympathique dans petit village sur la route où les gens parlent tous à la fois Allemand et Italien, en fonction de leur interlocuteur, et on y fait également quelques courses pour la semaine.
Il faut prendre un téléphérique pour rejoindre la station haute de Alpe de Siusi, et celui-ci est en panne quand on arrive… mais on a dit qu’on ne renoncerait pas, donc on reste zen et on attend. Quinze minutes plus tard c’est réparé, on monte : une fois passée la couche de nuages, au-dessus le temps est très beau. On est contents de ne pas s’être laissés dissuader.
Nous randonnons jusqu’au Refuge Bolzano, au travers de paysages d’alpages surplombés par des falaises acérées : tout est archi beau et nous sommes pratiquement seuls sur le sentier (avec les vaches) pour en profiter. Le refuge lui-même est très joli, aussi bien de l’extérieur (de loin on dirait une forteresse de pierre blanche) qu’à l’intérieur, et très bien tenu. Nous y cassons la croûte avant de redescendre sous la menace d’un orage – on prendra un peu la pluie, mais on finit la randonnée sans drame. L’orage éclatera quand on sera redescendus ; nous aurons droit à une bonne averse la nuit.
Jour 4 :
Nous avons enfin eu droit à une bonne nuit de sommeil. Nous partons rapidement pour le Val di Funes*** et partons en randonnée après un petit-déjeuner dans le van, qui nous donne l’occasion de constater que le timing est capital ici : un quart d’heure plus tôt on aurait été parmi les premiers sur site ; un quart d’heure plus tard on était avec les flots de gens qui viennent se balader.
Au départ nous sommes au milieu de plein de randonneurs, mais rapidement, notre topo nous envoie sur une piste moins commune et nous goûtons la tranquillité de la forêt pendant l’ascension jusqu’aux pieds du massif Odle (encore de belles falaises), avant de redescendre à nouveau dans la foule, ayant rejoint le sentier classique. La fin du trajet nous fait longer un mignon petit torrent dans une jolie forêt, qui devient un vrai gros torrent plus bas, j’ai beaucoup aimé.
Jour 5:
Il y a plusieurs routes panoramiques dans la région, nous choisissons celle qui passe par le Passo Sella***, superbe dans la lumière du matin, et poursuivons jusqu’au Passo Pordoi*** qui offre de nouveaux panoramas de falaises et d’aiguilles rocheuses. Il y a partout ENORMEMENT de monde, ce qui commence à nous inquiéter pour notre plan du jour, et effectivement : quand on arrive au pied des Tre Cime où nous avions prévu de randonner, tous les parkings sont pleins, et c’est le gros désordre (je suis poli). Impossible de trouver une place même en s’éloignant, tout ce qui ressemble à une place de stationnement est squatté sur des kilomètres. On décide de reporter cette rando-ci pour le lendemain, et de monter plus haut pour faire une autre randonnée, qui part du Lago Antorno et grimpe au Monte Piana***. Le début de rando n’est pas très intéressant (c’est une montée sur route goudronnée avec une jeep-navette qui fait l’aller-retour et nous envoie ses gaz d’échappement à chaque passage…) mais une fois parvenu sur le plateau, le paysage est super : on a des vues magnifiques, et à 360 degrés, sur tout le splendide décor. Une partie du plateau est creusée de failles très profondes, de quelques centimètres de large, comme si on marchait sur des piliers de pierre blanche. Le Monte Piana est aussi un emplacement historique, qui a vu s’affronter les armées italiennes et autrichiennes pendant la première guerre mondiale : les tranchées qui y ont été creusées restent impressionnantes un siècle plus tard, il reste également des vestiges de bâtiments et de bunkers creusés à même la pierre. Je crois que c’est l’une des premières randos où je suis plus enthousiaste que Marion, qui semble assez indifférente à l’aspect historique du lieu. Personnellement, j’ai vraiment beaucoup aimé.
La redescente est un peu hasardeuse (la piste qui existait du temps où le guide a été écrit, et qui passe par des grottes et des entrées de mine abandonnées, en suivant des câbles dans la roche – qui avait donné au départ l’envie a Marion de faire cette rando-ci – n’existe apparemment plus, donc on suit un chemin de façon un peu approximative en se demandant régulièrement si on a pas loupé quelque chose, d’autant que le sentier est parfois assez compliqué (on traverse notamment un pierrier en pente raide), et c’est très long (comme cette phrase), mais la rando valait franchement la peine pour la partie sur les hauteurs. Ah, et aussi on a vu deux marmottes, dont une de près :)
Marion m’impressionne une fois de plus par son aisance à lire les cartes, son sens de l’orientation et son œil pour repérer les sentiers, sans elle je ne sais pas combien de temps il me faudrait pour trouver mon chemin lorsqu’on commence à sortir un peu des sentiers battus (ni même si j’y arriverais, pour tout dire).
Nous nous étions garés au lac d’Antorno, nous y restons pour la nuit parce que nous avons trouvé une bonne place, stable et avec une inclinaison à peu près nulle, et qu’on préfère ne pas faire le pari de monter jusqu’au parking des Tre Cime juste pour être sûrs d’avoir une place pour le lendemain, mais en risquant de se retrouver avec une place en pente, et de dormir dans le grand froid. On met le réveil à 6:30, le plan sera de filer directement en se réveillant. A l’heure de se coucher le ciel est encombré de pas mal de nuages, on espère que la météo sera une fois encore de notre côté (pour la petite histoire, avant qu’on arrive dans les Dolomites, la météo annonçait de la pluie strictement tous les jours pour la semaine qu’on devait y passer ; on aura eu pas mal de bol au contraire puisqu’on aura eu du beau temps à peu près tout le temps).
Jour 6:
Conformément à notre plan, on se lève à 6:30 et on arrive au péage qui permet de monter au parking des Tre Cime à 6:45 (record à battre), où nous découvrons que malgré l’heure très matinale, il y a déjà une file d’attente d’une trentaine de voitures devant nous. Les fameuses trois cimes sont dans les nuages et le restent quand on commence la marche : on voit parfaitement le chemin et ses alentours à cent mètres, mais le panorama est complètement masqué, de même que les falaises qui nous surplombent… Le début de la randonnée s’effectue sur un chemin plat, au milieu de plein de monde, puis plusieurs chemins partent dans différentes directions pour mener aux mêmes points : on prend la route haute qui permet à la fois d’avoir des vues plus intéressantes moins écrasées par la perspective, et de faire un chemin plus ludique que le plat de la piste pour les marcheurs du dimanche. Plus haut encore, passe une via ferrata qui nous fait de l’œil mais on n’a pas l’équipement de sécurité donc on reste raisonnable. Les nuages se sont progressivement levés, et on voit désormais clairement les montagnes qui nous entourent… et c’est très beau. Je trouve les Tre Cime jolies, mais tout ce qu’il y a autour est tout aussi splendide, voire davantage, donc je trouve dommage que les gens focalisent l’essentiel de leur attention (et de leur promenade) autour de ces seuls reliefs. Arrivés au Refuge Locatelli, qui marque un point d’étape significatif, Marion et moi bifurquons pour une montée vers un beau point de vue à 360 degrés, puis on monte encore vers un autre point de vue, puis un autre sentier pour explorer la zone… Nous passons sur un chemin aérien qui mène jusqu’à un escalier taillé dans la roche : l’endroit est en fait un vestige de la première guerre mondiale mais a des allures de sanctuaire jedi secret. Toute l’aire qui entoure les Tre Cime constitue un vaste terrain de jeux et il est très agréable de s’y promener loin de la foule et hors des sentiers battus, avec plein de super vues.
Le jour finit par décliner, et nous avons le choix entre trois routes pour rentrer. On tente une route escarpée non marquée, mais après quelques centaines de mètres elle nous fait traverser un pierrier dont on avait mal évalué la longueur : nos déplacements y deviennent lents et dangereux, et nous réalisons que nous prenons un risque important si la nuit tombe alors qu’on est encore dans les cailloux : nous faisons donc sagement demi-tour et rentrons par un chemin plus classique.
Cette journée de marche aura commencé à 9:00, nous la finissons a 19:30 : finalement le contretemps de la veille, qui nous avait empêché de faire les Tre Cime le jour prévu, nous a permis de randonner au Monte Piana, que j’ai beaucoup aimé et qu’on n’aurait pas vu sinon, et surtout de passer une journée entière sur le site des Tre Cime***, qui mérite bien plus que la petite boucle de 3:30 qui fait gentiment le tour des trois cimes. Si vous allez dans les Dolomites, je recommande vraiment l’expérience. Les gens conseillent souvent d’y aller tôt le matin ou tard dans la journée pour avoir de meilleures lumières : nous on a eu les deux !
Jour 7 :
Cela fait six jours que nous vivons dans notre van, et contrairement à ce que nous avions cru avant de vivre cette petite aventure, nous ne nous sommes jamais trouvés isolés avec notre véhicule : il n’est pas autorisé de se garer n’importe où (et même si ce n’est pas pratique, en vérité il faut bien reconnaître que c’est mieux comme ça parce que ce serait une catastrophe vu le nombre de véhicules que ça représente, et les conséquences que ça a pour l’environnement en termes de déchets même biodégradables et de déjections), et nous étions donc la plupart du temps sur de grands parkings avec plus d’une dizaine d’autres vans ou camping-cars.
Le van contient une réserve d’eau de 30 litres qui permet de faire la vaisselle mais aussi de prendre des douches, et nous comptions dessus pour rester propres pendant le voyage ; mais n’ayant jamais eu l’intimité nécessaire pour nous doucher, nous nous sommes contentés de faire des toilettes « de chat », au robinet de l’évier, ce qui n’est pas tout à fait aussi confortable (mais qui m’a fait comprendre pourquoi nos parents utilisaient des gants de toilette à l’époque où les douches n’étaient pas un équipement standard dans toutes les habitations). Nous avions aussi pensé faire des pauses ponctuelles dans des campings pour prendre de vraies douches, mais les campings étaient en réalité archi-blindés, il n’était pas possible de réserver et la seule chance d’espérer avoir une place était d’y aller tôt : ça signifiait renoncer à une randonnée ce jour-là et on a donc abandonné ce plan.
Bien qu’on ait vraiment beaucoup aimé chacune des journées que nous avons passé dans les montagnes, au soir du sixième jour le manque d’hygiène commence à nous peser un peu. Comme nous avons également conscience du temps de trajet nécessaire pour retourner à Annecy (une dizaine d’heures grosso modo) et qu’il faudra rendre le van avant 15h le dimanche pour pouvoir prendre notre train, nous prenons la décision de quitter les Dolomites un jour plus tôt que prévu pour retrouver la civilisation et couper le trajet à parcourir en deux.
Nous avons néanmoins profité une dernière fois de la région, d’autant qu’il nous fallait nous lever à nouveau à 6:30 pour passer le péage avant 7:00 et éviter de repayer le parking (30€ quand même) pour 24h. Nous avons alors rejoint le Lago di Braies***, un beau lac à l’eau limpide aux reflets verts, dans des paysages verts charmants. L’endroit est calme quand on arrive à 8:00, mais il est plein de monde quand on a fini le tour vers 9:30 (avec une queue invraisemblable pour louer des canots pour une promenade sur le lac). C’était très sympa d’avoir pu effectuer une balade de plus avant le départ, et de profiter du réveil matinal pour que cette balade se fasse au calme malgré la destination très touristique (j’avoue que je ne pense pas que j’aurais pu apprécier l’endroit si on l’avait visité au milieu de la foule, ça devient vraiment une autre ambiance).
Nous roulons ensuite jusqu’au Lac de Garde**, à mi-parcours de Turin, où le décor est très différent, entre vignes et cyprès. On fait une pause au lac et on jette un œil à la ville: l’ambiance est plutôt Côte d’Azur, ce n’est pas mon truc.
On arrive enfin à Turin après 7h30 de route, et on arrive dans un bel hôtel***, avec une grande et belle chambre, où on prend immédiatement une excellente douche. Puis nous sortons pour manger une glace, en nous rendant compte rapidement qu’en fait même à 22:00-22:30 il n’aurait pas été trop tard pour faire un vrai diner : la ville est très animée en ce vendredi soir, et il y a plein de restos, de bars, de glaciers…
Jour 8 :
Cette journée est consacrée à la visite de Turin, plutôt agréable malgré la chaleur : les rues sont essentiellement larges et aérées, et les axes principaux offrent de jolies arcades bien pratiques pour marcher à l’abri du soleil.
Nous découvrons notamment l’étonnant Mole Antonelliana***, l’un des plus hauts bâtiments d’Europe, qui ressemble à une espèce de sandwich empilant des bâtiments les uns sur les autres, dont un temple grec antique aux deux-tiers de la structure (??!) ; plus tard, nous jouons au jeu des sept erreurs (il y en a plus, en vrai) pour distinguer les deux églises jumelles Santa Cristina et San Carlo Borromeo, côte à côte sur la Piazza San Carlo** ; puis nous marchons le long du fleuve (le Pô) qui traverse la ville. Le soir nous dînons au Tre Galli*** pour notre dernier très bon repas de ce séjour en Italie, qui nous donne l’occasion de goûter quelques spécialités piémontaises (agnolotti, tajarin, sabayon…).
Bilan :
Après les premiers jours, devant la difficulté à trouver des endroits où camper (campings pleins, aires de stationnement interdites au camping…) nous avions eu le sentiment que le fait de prendre un van n’était pas une si bonne idée dans un pays où, comme en France, le camping n’est pas encouragé (à la différence des États-Unis ou de l’Australie par exemple). Après quelques jours néanmoins, on s’est aperçus que dans la mesure où tous les hôtels sont pleins et hors de prix, qu’il est extrêmement difficile de trouver des places pour garer un véhicule après 9:00 et où il est capital d’être tôt sur les lieux qu’on veut visiter, en fait être en van a été très précieux : ça nous a permis de nous installer pour dormir directement sur les sites, nous épargnant la galère de trouver une place, d’avoir à se lever encore plus tôt pour faire le trajet, et d’une façon générale ça nous a aussi épargné des trajets d’aller-retour vers les lieux où on aurait dormi puisqu’on n’avait qu’un seul trajet à faire à chaque fois. En définitive, le seul inconvénient que je vois à ce mode de voyage est la difficulté à trouver des places de camping pour pouvoir prendre des douches de temps en temps : au bout d’une semaine ça commence à devenir compliqué et inconfortable de ne pas pouvoir prendre de douches (il y avait une douchette sur le van, mais on n’a jamais eu l’intimité pour l’utiliser). Le van n’est pas non plus un mode de voyage économique : la location nous a coûté grosso modo la même chose que ce qu’aurait coûté la location d’une voiture normale et le couchage en chambres d’hôtel. Bref, le van a des avantages et des inconvénients ; pour ma part je suis content d’avoir eu l’occasion de vivre cette petite aventure ainsi, et je pense que je pourrais repartir en van sans difficulté, en profitant en plus de l’expérience acquise avec ce premier voyage.
Quant aux Dolomites elle-même, c’est une région vraiment magnifique, très riche pour les gens qui aiment randonner et on y retournera avec plaisir pour poursuivre nos explorations ; en revanche, il y a vraiment beaucoup de monde dans la région en été et comme il y a pas mal de « coins à ne pas manquer » sur lesquels tout le monde se concentre il faut être prêt à supporter la foule, et s’adapter pour profiter au mieux des randonnées, en commençant tôt les marches, ou en s’organisant pour pouvoir rester tard à l’inverse (la journée où on a pu rester du matin jusqu’au soir autour des Tre Cime restera comme un super souvenir). Je recommande !