The Blonde (Duane Swierczynski, 2010)
21h13, Liberties Bar, aéroport international de Philadelphie.
– J’ai mis du poison dans votre verre.
– Pardon ?
– Vous avez bien entendu.
– Heu, je n’en suis pas si sûr.
L’édition originale du bouquin, avec les menottes, un passage sympa…
Ces premières lignes de « The Blonde », le roman de Duane Swierczynski, m’ont décidé à acheter ce bouquin. Je lis pas mal de romans policiers et j’avais trouvé cette mise en bouche assez intéressante et originale : pas de flic blasé, pas de détective privé, pas de serial killer en cavale…
Le fait que ce roman aie été originellement conseillé par les animateurs de Télé Matin, les mêmes qui avaient plébiscité « Le livre sans nom » (qui est finalement une merde finie et anonyme, d’après Stoëffler et les quelques extraits qu’il nous a livré) aurait pu m’inciter à la méfiance, mais après avoir parcouru quelques pages, m’être assuré d’un minimum syndical au niveau de l’écriture, et appâté, donc, par ce début prometteur, j’avais acheté ce bouquin.
Sans entrer dans le détail de l’histoire et gâcher le plaisir d’éventuels lecteurs, cette histoire met en scène plusieurs personnages reliés entre eux par « The Blonde », une jeune femme certes blonde et peut-être attirante, mais en tous cas absolument fatale.
Elle partage la vedette du roman avec Jack, un journaliste fraîchement débarqué à Philadelphie pour finaliser son divorce et qui mettra près de 280 pages d’abord à comprendre ce qui lui arrive et ensuite à tenter de se sortir du pétrin sans nom où elle l’a fourré, jusqu’au dénouement final. Le troisième personnage de The Blonde est Mike Kowalski, une sorte d’espion à la gâchette facile et à la conception de la justice assez expéditive, qui plus est sociopathe en quête de vengeance à ses heures perdues.
Kelly, « the blonde », détient un secret extrêmement dangereux et qui intéresse, forcément, beaucoup de monde. Arrivera-t-elle à s’en sortir ? Et Jack ? Parviendra-t-il à s’affranchir de l’emprise de Kelly ? Et le psychopathe, quel rôle va-t-il jouer là-dedans ?
J’ai été très surpris du côté futuriste du roman (nanotechnologies, satellites, etc.) mais certains éléments de cet aspect limite science-fiction m’ont également déçus car il sont tout simplement complètement farfelus : pas assez pour être un délire de l’auteur, mais trop pour ne pas être gênants (en même temps, sujet déjà évoqué, je suis peut-être pointilleux là-dessus).
En dehors de ce point, hélas central dans l’intrique (mais dont j’ai réussi à faire abstraction), j’ai trouvé le récit très bien mené, sans longueur ni baisse du rythme. J’ai bien accroché aux deux personnages masculins du roman, qui se dévoilent peu à peu au cours des chapitres, et les mésaventures de Jack prêtent souvent à rire… Une mention spéciale pour le personnage de Kowalski, qui n’est pas sans rappeler un certain « Punisher » (chose curieuse, Swierczynski a participé à plusieurs des BD du même nom).
Un seul bémol cependant, en spoiler encore :
Voilà… Excepté ces deux ptits trucs, « The Blonde » est un polar agréable à lire, relativement original dans son genre : je crains cependant qu’il ne déroute peut-être le lecteur habituel de romans policiers, et qu’il ne trouve pas non plus son public parmi les amateurs de SF… Mais bon, que ce soit l’un ou l’autre, le bouquin leur fera passer un moment sympa et ce n’est déjà pas si mal.
A noter que Duane Swierczynski semble être relativement prolifique, puisqu’un mois après celle de « The Blonde » sortait la traduction de « A toute allure » dont le synopsis a l’air également sympa (un article prochainement !).