Les nouveautés de la mi-saison

Beaucoup se demanderont pourquoi cet article arrive si tardivement. D’une part parce que je dois l’avouer, j’ai eu la flemme et d’autre part parce que la mi-saison qui concentre la plupart des nouvelles séries en janvier s’est étendue jusqu’au mois d’avril. J’ai aussi attendu ce jour précisément pour vous donner mon avis à chaud de la nouvelle série de SyFy, Defiance.

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Pendant cette mi-saison, j’ai vu du très bon et du beaucoup moins bon. Avant de vous parler des séries que je trouve dignes d’intérêt, je dirai quelque mots sur des séries auquel je n’ai pas accroché. The Following, raconte l’histoire d’une secte gouvernée par un serial killer emprisonné. Pas mal de clichés dans les premiers épisodes mais j’ai lu de bons commentaires concernant la suite. Golden Boy, une série policière qui semble plus profonde que les classiques du genre. Bates Motel qui raconte la jeunesse de Norman, futur tueur en série du film Psychose D’Alfred Hitchcock. Hannibal, tiré du Silence des Agneaux. Du côté série historique, on a Vikings dont j’ai trouvé le pilote très mou mais qui selon de divers sources  glanées sur le net est de très bonne qualité et enfin The Bible qui vous donne une leçon de catéchisme (trop) divertissante mais qui reste intéressante qu’on soit croyant ou pas. Si vous êtes curieux, vous pourrez regarder les pilotes pour vous faire votre propre idée, mais il y avait en cette mi-saison tant de séries a tester que je ne me suis pas attardé sur celles dont le résumé ne m’intéressait pas. Passons maintenant à ma sélection.

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Le gourou de Cult (Robert Knepper)

Cult: C’est le nom dushow qui a lieu dans la série elle même et qui met donc en scène une habile mise en abîme. Les fans de la série se réunissent dans un bar-pub des habitués  et élaborent des théories sur cette série créée par l’énigmatique Steven Rae (que personne ne voit mais qui transmet ses idées pour l’élaboration du show). Bref, çà m’a fait pensé aux plus belles heures de Lost. Là où cela devient inquiétant et intéressant, c’est que différents fans disparaissent mystérieusement. C’est le cas de Nate Sefton, fan absolu de Cult. Il avait quelques temps auparavant parlé de ses craintes à son frère Jeff, journaliste, avant sa disparition. Jeff (Matthew Davis) aidé par une assistante sur le show, Skye (Jessica Lucas) (dimension romantique de la série, CW oblige…) part à la recherche de son frère et essaye de découvrir ce qui se cache derrière cette série. Cette mise en abîme est intéressante et nous permet de voir l’envers du décor de la création d’une série. Le rythme, grâce au saut de la vraie à la fausse série, est soutenu et l’intrigue avance à chaque épisode levant peu à peu le voile sur certains élément essentiels. La réalisation est elle aussi intelligente car elle gère bien le passage de la fiction à la série avec un jeu de couleur plus clair dans le show et des couleurs plus sombres dans ce qui se passe dans la « réalité ». Il y a tout de même quelques bémols à apporter. Globalement les comédiens sont assez moyens (notamment au niveau des effets de surprise qui sont surjoués) et seul Robert Knepper ( qui m’insupportait au plus haut point dans la dernière saison de Heroes) tire son épingle du jeu en incarnant le gourou inquiétant dans le show et un acteur arrogant dans la « réalité ». Enfin comme on est sur la CW, le côté « teenseries » même si il y a des passages un peu choquants, pourra en agacer certains.
Mise à jour : Cult semble avoir été annulée…

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House of Cards: Netflix est un network US de vidéo à la demande que ce soit pour des films ou des séries. En ce début de mois de février, il a mis en ligne la première saison entière (13 episodes) de la série House of Cards avec Kevin Spacey, Robin Wright en tête d’affiche et David Fincher à la réalisation, du très beau monde donc.

Derrière ce titre énigmatique se cache un drama politique centré sur le couple Underwood et un

Frank Underwood ( Kevin Spacey), homme machiévalique

particulier Francis ( Frank pour les intimes) Underwood, député et représentant du parti majoritaire (démocrate) du Congrès américain. La série débute peu avant l’intronisation du nouveau président qu’il a aidé durant sa campagne et qui lui avait promis, en cas de succès, le poste très prisé de secrétaire d’état. Bien évidemment, les promesses de campagne ne sont pas tenues et le président estime qu’Underwood leur est plus utile au congrès. S’enclenche alors toute une manigance  qu a pour but à terme de se hisser jusqu’au poste suprême. Bien évidemment, cela ne se fait pas en un coup mais en plusieurs à force de manipulation, de mensonge, de chantage, etc… Au fil des épisodes, on a du mal à croire qu’un homme politique puisse être aussi machiavélique mais on se rend à l’évidence : Frank Underwood représente l’archétype,certes un peu éxagéré,  de l’animal politique (Il suffit de regarder les actualités pour s’en convaincre). L’ambiance est assez froide et les décors et les éclairages, ternes, renforcent cette atmosphère dans laquelle même le couple Underwood  n’inspire aucune confiance et ne semble pas habité du moindre sentiment. Les discours de Kevin Spacey face caméra, un peu surprenants au début, s’intègre parfaitement à une intrigue qui peut sembler un peu confuse si on n’ est pas trop au fait des arcanes du pouvoir mais dont on arrive quand même à suivre les grandes lignes. House of cards est  une série politique particulièrement réussie et dépeint de manière glaciale ce monde impitoyable pour quiconque se dresse entre la route d’un homme politique et le pouvoir.

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Lucas Hood ( Antony Starr)

Banshee : Banshee est le nom de la ville où se rend un criminel accusé de vol (Antony Starr), tout fraîchement sorti de prison, afin de retrouver sa complice et maîtresse (Ivana Milicevic) qui a gardé leur butin après qu’il lui a demandé de fuir et de le laisser derrière. Evidemment, 15 ans après, celle-ci s’est rangée et joue maintenant le rôle de la parfaite mère de famille qu’on trouve dans toutes les suburbs aux Etats-Unis. A la suite de circonstances particulières, le personnage principal va prendre la place du sherrif qui vient d’arriver en ville,ce qui lui offre, en plus d’une position avantageuse, enfin un nom , Lucas Hood.
Banshee est une ville atypique, habitée par une importante colonie amish, une famille indienne et des américains lambda. Toute la ville est sous le joug de Kai Proctor (Ulrich Thomsen), le parrain local. Produite par Alan Ball, (True Blood), on ne s’étonne pas de retrouver de nombreuses scènes de sexe et de violence qui donne à Banshee une atmosphère crasseuse (sans être malsaine) et qui offre à la série un certain cachet. La performance des acteurs est correcte, les différentes intrigues rythment à merveille cette série de 10 épisodes pour cette première saison. A classer dans la catégorie drame et dans le rayon série B, Banshee est une série qui a une véritable identité et propose un divertissement sans prise de tête tout en restant intéressant.

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The americans : Nous sommes au début des années 80, Elizabeth (Keri Russell) et Philip

Les camarades Jennings

Jennings (Matthew Rhys) et leurs deux enfants habitent une banlieue de Washington,  travaillent dans une agence de voyage et semblent mener une vie banale et tranquille. Ce que leurs voisins,  notamment un agent du FBI(Noah Emmerich) qui travaille dans la branche du contre-espionnage,  ne savent pas, c’est que Philp et Elizabeth sont en réalité des agents du KGB envoyés ensemble aux Etats-Unis depuis leur jeunesse pour servir la mère patrie pendant la guerre froide. Froid, c’est le visage que porte nos deux espions lors de leur mission d’assassinat, d’infiltration; etc… On en apprend plus sur leurs enfances et leurs entraînements en Russie par le biais de flash-back, habilement amenés et on suit ce couple ( qui est en fait un mariage arrangé) en alternant leurs missions et leur vie de famille et les sentiments avec lesquels ils doivent se débattre. De l’autre côté de la rue se trouve donc notre agent du FBI, Stan Beeman, accroc du travail et plus intéressé par son informatrice à l’ambassade de Russie, Nina, qu’à sa famille.

C’est cette partie sentimentale de part et d’autre qui permet à The americans de se démarquer des autres séries d’espionnage. La réalisation ( au niveau du grain de l’image), les décors, les costumes nous plongent véritablement dans les années 80 où les ordres de mission et l’accomplissement de celles-ci se font à l’ancienne sans portables ni internet mais par des rendez-vous dans des parcs, sur un parking désert etc… Les acteurs sont tous excellents et l’évolution des rapports entre les personnages, entrecoupés de missions de plus en plus périlleuses hisse cette série à un niveau de qualité rarement atteint (presque aussi bon que Homeland). C’est peut être la série de cette mi-saison.

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Defiance : Raison principal du retard de cet article, j’ai donc pu visionner les 3 premiers épisodes ( le pilote étant un double épisode) de cette série qui a fait un buzz énorme au niveau de la promotion (spots télévisés, affiches dans le métro, annonce du jeu vidéo qui devrait théoriquement interagir avec la série et inversement). Nous sommes plongés 30 ans après notre époque pendant laquelle l’arrivée d’extra-terrestres a engendré une guerre dévastatrice autant au niveau des population que des pays. Au bout de ces trente années, un  armistice a été signée entre les humains et différentes races extra-terrestre dans la ville de Defiance ( anciennement St Louis). C’est ici que se distingue cette série puisqu’on n’a pas à faire à une seul race mais à plusieurs races, vraisemblablement issues du même système solaire. La série débute avec Nolan (Grant Bowler) et sa fille « adoptive » Irisa (Stephanie Leonidas) une Irathiene qui font route vers l’Antarctique, supposée être le nouvel éden de ce monde chaotique. Attaqués par une bande de bandits de grands chemin, ils trouvent refuge à Defiance dirigée par la maire nouvellement nommé, Amanda Rosewater (Julie Benz). Voilà pour l’introduction de cette série.

Cette série a un énorme potentiel, les effets spéciaux sont à la hauteur, les différentes races semblent intéressantes mais malgré çà, elle souffre à l’heure actuelle de nombreux défauts. Les acteurs sont tout juste corrects et manquent cruellement de profondeur. Nolan est le cliché du bad boy au grand coeur, Irisa a tout de l’ado rebelle de base, on a le droit au bal des clichés alors qu’on entraperçoit de nombreuses possibilités d’exploiter leur passé et leur faille afin de leur donner de l’épaisseur. Le rythme est assez mou, l’intrigue pas assez mystérieuse, les batailles manquent de tension et de dimension épique. Et en plus de çà, la série emprunte à droite et à gauche : Mad Max, Le cinquième élément, une romance à la Roméo et Juliette, Batttle Star Gallactica, Terra Nova. Cela n’est pas un défaut en soi quand on arrive à faire ressortir une vraie identité mais ce n’est malheureusement pas le cas. Pour l’instant je continue à regarder dans l’espoir de voir la série s’améliorer car, je le répète, on sent un fort potentiel mais en l’état actuel des choses, çà reste très moyen. Je ne pourrais vous conseiller que de regarder le pilote qui n’est pas mauvais et qui pourra vous convaincre ou non de poursuivre la série.

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Orphan Black : Sarah (Tatiana Maslany) , une jeune délinquante orpheline revient dans sa ville

pour récupérer sa fille qu’elle a laissée à sa mère adoptive. Sur le quai de la gare, elle assiste  au suicide d’une jeune femme qui se trouve être son sosie parfait. Elle endosse la personnalité de cette dernière afin de fuir son ex en se faisant passer pour morte avec l’aide de son frère adoptif Felix (Jordan Gavaris). La jeune femme qui s’est suicidée, Beth Childs, et dont Sarah à pris la place, est une détective qui a  commis une bavure policière trouble. Elle découvre alors au fur et à mesure qu’elle et Beth font partie d’une « série » de clone qu’un personnage ou une organisation cherche à éliminer. Complot, rebondissements , situations émouvantes et parfois drôles par le biais du personnage de Felix, Orphan Black est peut être la série feuilletonnante de la mi-saison.La réalisation est de bonne facture et l’actrice principale incarne parfaitement et de manière convaincante les différentes clones de la série.

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Daniel Holden (Aden Young)

Rectify : J’ai aussi eu l’occasion de regarder les trois premiers épisodes de cette série et pour l’instant j’ai un avis assez mitigé . Vingt ans après son incarcération et sa condamnation à mort pour le meurtre  de sa petite amie, Daniel Holden (Aden Young), rentre dans sa ville natale, les analyses ADN l’ayant à priori disculpé. Evidemment, se réintégrer dans une société et dans une ville dont la plupart  des habitants le considèrent toujours comme coupable est plus que compliqué  autant pour lui que pour sa famille. La série tranche entre la lenteur de la renaissance de Daniel et la pulsion de vie de sa sœur Amantha (Abigail Spencer) qui a été la seule à vraiment se battre pour son frère. Pendant ses 20 années, son jeune frère a grandi, sa mère s’est remariée et la ville a complètement changé. En regardant cette série on a un sentiment bizarre, çà m’a fait penser à certains moments à une série contemplative. On suit Daniel qui réapprend à vivre, ce qui est extrêmement compliqué après avoir passé 20 ans dans l’isolement presque total que l’on revit par des flash-back bien aménés. Les personnages sont assez bien dessinés et la performance de l’acteur principal est remarquable, il arrive à faire passer tout un tas d’émotions avec le regard et en restant souvent immobile. Je pense que le pilote est assez représentatif de la série donc à essayer pour les plus curieux d’entre vous.

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 Au début je ne voulais parler que de trois séries et finalement, pendant la rédaction de cet article, Rectify et Orphan Black se sont invités à la fête. Je vais quand même donner, comme chaque fois mon top 3 :
The americans
– Orphan Black
Banshee/House of cards

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Comme je le disais en début d’articles, il n’y a plus vraiment de « saisons », du coup j’ai décidé de faire , à l’intar de Stoefler pour les CDs, les nouvelles séries du mois et parfois les nouvelles saisons des séries du mois.

5 réflexions sur “ Les nouveautés de la mi-saison ”

  1. Stoeffler sur

    Wooh, tout d’abord chapeau pour le boulot! A chaque fois que tu ponds un article sur les series, tu dois certainement te taper pas que du bon…

    Un commentaire sur House Of Cards. Il me semble que c’est une adaptation d’une serie anglaise (4 episodes, donc pas tres dur de comparer) des annees 90.

    Je suis assez interesse de voir si tu vas changer ton format pour un billet mensuel. Des idees sur comment tu vas le presenter? Une serie par mois ou plusieurs?

  2. Ayastan sur

    Hélas non, je ne me suis pas tapé que du bon, vu que je ne parle évidemment pas des séries que j’ai trouvées nulles pour rester poli.

    En ce qui concerne le billet mensuel, tout va dépendre de la qualité des nouvelles séries et des résumés dont les séries peuvent m’intéresser. Là, rien qu’en mai, il y a une petite dizaine de nouvelles séries ! Je pense tester la plupart et faire une sélection à partir de là.

  3. Jib
    Jib sur

    Ce w-e je me suis envoyé les 5ers épisodes de Vikings sur C+

    C’est assez cliché que ce soit sur les personnages ( le devin est franchement abusé dans le genre ), la trame historique avec le paganisme du folklore mythologique scandinave contre le christianisme, le méchant jarl contre le gentil rebelle du clan en quête d’aventure, Flöky le barré mystique.
    Mais malgré cela, j’ai envie d’en voir plus. Les images sont splendides et appréciant la mythologie germano-nordique et le folklore celtique ça passe tout seul.

    Le générique est magnifique, la musique également.

  4. Akodostef sur

    C’est clair que le devin, c’est un peu abusé… Le reste est assez crédible, mais lui il semble tiré d’une série fantastique, ça dénote un peu ! Et comme toi je trouve le générique et la musique magnifique :)
    Le héros m’énerve salement par contre, mais je pense que c’est en partie volontaire de la part des auteurs.

  5. Akodostef sur

    Tiens, pour info, The Americans va passer à partir de cette semaine sur Canal+ :)

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