Andalousie, septembre 2011 (1/2)

Paris – Séville – Grenade


Généralement, lorsque l’on part en vacances, Céline et moi on essaie à chaque fois de prévoir large au niveau transports, correspondances, imprévus et tout. Nous sommes plutôt des lève-tôt, mais les jours de départ, on a encore plus de facilités à se lever aux aurores et de fait, ça s’est toujours bien passé (surtout grâce à elle, il faut le dire ^^).

Les jours précédant notre départ, entre les cartons pour le déménagement, le tri en vue du déménagement, les démontages de meuble pour le déménagement, les réservations de la camionnette pour le déménagement et certains problèmes personnels qui nous ont pris pas mal de temps et d’énergie, on avait eu du mal à planifier correctement notre voyage (pour tout dire, 15 jours avant le départ, on hésitait encore avec la Grèce).


Puis on s’était décidé : ce serait un road-trip en Andalousie !


Ce matin-là du départ, donc, au moment de rentrer ma douche, je me penche (la savonnette, tout ça…) et je sens un « truc » au niveau de ma nuque et une douleur fulgurante qui me bloque complètement le cou (le COU, j’ai dit !). Peut-être à cause de la fatigue, peut-être à cause du stress, je venais de me coincer la nuque, et en plus d’une douleur lancinante, j’avais super mal à chaque mouvement… Et même la force du jet d’eau, dont j’aurai pu penser de prime abord que ça me masserait un peu, me fit grimacer.


Arrivés tant bien que mal à l’aéroport, je suis passé dans une pharmacie acheter une pommade et un anti-inflammatoire (pour le cachet, la pharmacienne m’avait prévenu des effets secondaires de somnolence, mais après tout, il y avait un pilote dans l’avion j’avalai le comprimé immédiatement).

Ce cachet kikoolol m’a assommé direct et moins de 10 mn après, je dormais comme une merde sur un banc sur les genoux de Céline, plongée dans le Trône de Fer. Juste avant que je ne ferme les yeux, elle me fit remarquer qu’on ne s’était jamais fait appeler au haut-parleur… Et avant de sombrer vraiment, je lui indiquais, à tort, que l’heure d’embarquement indiquée signifiait « à partir de ».

De la boue !

Cette combinaison d’indices vous laisse deviner la suite : je me suis réveillé en sursaut parce que j’entendais mon nom dans un haut-parleur, Céline toujours plongée dans les démêlés des Stark et des Lannister : « dernier appel pour les voyageurs Tigre et Dragon, je répète, les passagers Kwarz et You-Pong sont priés de se présenter de toute urgence porte nanani nanana ». La merde !! On a couru comme des dératés, franchi tous les contrôles in extremis et sauvé notre début de voyage de justesse (l’hôtesse était en train de chercher les références de notre second bagage pour annuler les deux de ses petits doigts manucurés). Tout ça, sans tourner la tête !

On s’est assis dans la cabine, on a bouclé nos ceintures et on a décollé : j’ai eu l’impression que tout le monde nous faisait la gueule :D


Pour des raisons budgétaires et pratiques (si, si), on avait pris un vol Paris-Séville alors même que l’on voulait commencer notre séjour andalou par Grenade.

Arrivé à Séville, donc, et après avoir récupéré notre voiture de location (on avait pris la formule la plus économique possible tout en tablant sur une 5 portes), on s’est retrouvé sur l’autoroute avec une KIA Picanto, voiture que je vous déconseille absolument. Outre le fait que l’allume-cigare ne fonctionnait pas (ce qui ne doit pas dépendre du modèle, a priori, mais qui nous a privé de GPS durant tout le séjour : on verra qu’il nous aurait pourtant bien servi… Heureusement, on avait acheté une carte routière au dernier moment, au cas où), tout dans ce véhicule transpire l’économie de bout de chandelle et même la conception douteuse : et notamment, ¡ puta madre que los pario !, pourquoi avoir foutu un morceau de plastic noir au milieu en haut du pare-brise arrière ?? Pendant tous les trajets, ça nous a emmerdés (surtout moi en fait, à cause de ma taille), nous obligeant à nous tortiller pour bien voir derrière nous (et rappelez-vous, j’avais déjà mal au cou).

Seul point positif de ce tacot : sa couleur, orange apocalypse…



Après un peu de route (quasi désertique tant au niveau de l’autopista que des paysages), nous sommes arrivés à Grenade. Et c’est là, par exemple, que l’absence de GPS s’est bien faite ressentir… Car en Espagne, le nom des rues, ce n’est semble-t-il, qu’une option, une fantaisie sans valeur officielle : certaines artères n’ont tout simplement pas de nom affiché ; certaines autres arborent une plaque à une intersection mais pas à l’autre ; d’autres encore et ça devient là complètement fou, ne sont pas indiquées sur les plans (alors même que des rues plus modestes le sont) et certaines apparaissent sur le plan avec un nom différent mais parfois proche, de la réalité (le plan indique que la prochaine à droite est la rue « Carmen de la Sierra » ; arrivés au coin, nous nous engageons dans la rue sur 250 m pour trouver une plaque indicative, qui mentionne « Carmen Cienfuegos Pelotuda de la Sierra Leon » : même rue ? Pas la même rue ?? Raaah !

Autant dire qu’à Grenade et Séville notamment, nombreuses sont les fois où nous avons tourné en rond, sorti la carte, mendié des indications au passants…



Grenade


Bref. On est arrivés à Grenade, on a trouvé l’hôtel plus ou moins facilement (c’est sympa d’indiquer les hôtels proches par des panneaux directionnels, ce serait mieux de le faire jusqu’au bout… Ou mieux, d’indiquer les noms des rues, hein, et on se serait débrouillés…). Nous avions choisi le Macía Grán Vía Hotel, pour son emplacement à proximité immédiate du centre historique de Grenade, et nous n’avons pas été déçus : de standing moyen-plus (mais pas trop cher), l’hôtel était réellement très bien situé, c’était propre, climatisé et le personnel accueillant.

Nous avons beaucoup-beaucoup aimé Grenade, une des plus belles villes d’Espagne que j’ai eu le plaisir de découvrir (avec Barcelone, visitée l’année dernière, et Séville un peu plus tard lors de ce même séjour).

Je ne vais pas vous détailler par le menu le programme des 3 jours que nous y avons passé, sinon ça ferait un article interminable (un peu comme ceux de Stéphane), et puis, honnêtement, vous vous en fichez bien (un peu comme de ceux de Stéphane), mais proposer aux futurs voyageurs andalous quelques clés et ressentis de notre séjour?

Tout d’abord, un premier bon plan, c’est le Bono Touristico, que l’on vous recommande et grâce auquel on a pu accéder à plusieurs sites et utiliser les bus locaux à des tarifs avantageux (le pass est à peine plus cher que la seule entrée à l’Alhambra). A noter que contrairement aux tonterias que nous a raconté la job été du guichet, le pass n’est pas valable un certain nombre d’heures à compter du moment où vous l’activez, mais un certain nombre de jours pleins, y compris celui où vous l’achetez (autrement dit, vaut mieux le prendre tôt le matin que vers 17h en n’ayant rien de prévu en termes de visites payantes pour la soirée…).


Sans entrer dans les détails, on a commencé par visiter l’Albayzin, le vieux quartier historique de Grenade (notez : « vieux » et « historique ») ; excentré, ce barrio tortueux à très fort dénivelé (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO) propose quelques bonnes tables et panoramas et nous y sommes retournés deux fois pendant notre séjour pour y déguster des spécialités locales, et jouir de vues sympathiques sur l’Alhambra et la Grenade moderne (notamment à partir du Mirador San Nicolas, une petite place où se côtoient marginaux, touristes et groupes de flamenco ; au coucher du soleil, on y voit les murailles de l’Alhambra prendre des teintes cuivrées assez photogéniques). J’ai particulièrement apprécié la pause que nous nous sommes octroyés sur une chouette terrasse cosy, affalés dans de moelleuses banquettes comme des larves fatiguées, à regarder le soleil se coucher sur l’Alhambra en sirotant des cocktails.

En termes de quartier, on a également beaucoup déambulé dans le centre historique de Grenade (« historique » mais pas « vieux ») : un poil trop touristiques et commerçantes (les castagnettes et les poupées de danseuse flamenco, ça va un moment…), les petites rues notamment autour de la cathédrale ne manquent pour autant pas de charme. On y a passé des heures à flâner, à aller de visite en visite, à déguster des tapas et… à chercher notre chemin. Puisqu’on y est, on recommande absolument la visite de la cathédrale de Grenade : de l’extérieur, le bâtiment est assez massif, mais de l’intérieur, la gestion des espaces, les couleurs et les lumières le rendent gigantesque, très aéré et… il y fait super bon quand dehors on avoisine les 40°.


Après l’avoir vu de dehors, on a également visité l’Alhambra, évidemment, et on a adoré (évidemment).

J’ai du mal à traduire en mots la beauté de ces hectares de palais, de jardins, de fontaines et de vieilles forteresses surplombant la ville nouvelle. Quelques sites étaient fermés pour rénovation, quelques autres d’une extrême beauté ne donnent rien en photo, mais c’était sincèrement très très beau et exceptionnellement bien conservé.

On y a passé presque toute l’après-midi (les tickets sont valables une demi-journée), visite (sur rendez-vous) des palais nasrides comprise (visite qui est en option, mais immanquable).

Enfin et pour conclure, on a également apprécié un spectacle de flamenco auquel nous avons assisté aux pieds de l’Albayzin, on a enfin pu faire du Segway (depuis le temps que je voulais tester !, l’excursion nous a mené au cœur de Sacromonte, le quartier gitan de Grenade, encore un peu plus escarpé que l’Albayzin .

A propos, saviez-vous que l’inventeur du Seagway, Jimi Heselden, un ancien mineur devenu millionnaire, est mort en 2010 aux commandes  d’un Seagway en tombant d’une falaise ?

Céline a moyennement apprécié le Parque de las Ciencias dont il est vrai qu’il était quelconque, si ce n’est quelques sculptures mobiles assez impressionnantes (imaginez un pilier de roc, à l’intérieur duquel circule un jet d’eau vertical vers le haut ; sur ce pilier, une pierre, parfois de plus de 50 kg, pivote continuellement sur elle-même à la seule force de l’eau, alors que celle-ci est projetée à très faible puissance).

Parmi les sites conseillés dans le guide Michelin et par Le Routard, on a peu goûté la visite à l’autre bout de la ville de la Cartuja, un monastère finalement quelconque ; de même pour le monastère San Jeronimo et la Chapelle Royale, qui ne nous ont pas marqué plus que ça.

Et malgré de nombreux frais imprévus à la fois juste avant le voyage et durant les premiers jours du périple, on a fait cramer la carte bleue et on s’est offert une fin de soirée aux baños arabes : un hammam de luxe extrêmement beau avec bassins, salles de repos, sauna, massages, musique envoûtante, thés à la menthe et tutti quanti.

Tout ça, et même beaucoup plus, en trois jours : nous étions contents de fuir la grande ville et de reprendre la voiture direction le sud-ouest de l’Andalousie et plus précisément le petit village perdu dans la montagne, Vejer de la Frontera !



5 réflexions sur “ Andalousie, septembre 2011 (1/2) ”

  1. Akodostef sur

    C’est vraiment trop long ces récits de voyage, c’est insupportable ! 8’p

  2. Stoeffler sur

    Oué, insupportable!

    Sinon, j’ai fait le meme circuit il y a qq annees, en incluant Cordoue, et ces villes sont franchement super sympas a visiter.

    A noter, que pour la voitute, j’ai pris l’option accident sur l’autoroute a 120km/h…

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