Quantum of Solace (Mark Forster – 2008)
Quantum of Solace est la 22e aventure de James Bond, et prend la suite directe de Casino Royale, pour la première fois dans la série. Bon, personnellement, n’aimant pas la série des James Bond, cette nouvelle « révolution » (après le changement de style universellement salué de Casino Royale) ne me retourne pas franchement. Et du coup, si comme moi vous n’avez que moyennement suivi la saga, et surtout, si vous n’avez pas vu Casino Royale, ou que vous l’avez un peu oublié, tant pis pour vous! Le film est bourré de références à ce qui s’est passé dans ce « premier épisode », et on ne vous en expliquera jamais aucune.
Manque de pot, l’intrigue de ce qui sera sans doute une trilogie est assez tortueuse, et ce parti pris rend la compréhension de ce qui se passe dans Quantum of Solace un peu difficile à suivre. On ne peut en effet pas reprocher au film sa lenteur: ça speede du début à la fin. Le problème, c’est qu’avant le dernier tiers du film, ça passe même tellement vite d’une scène à l’autre sans laisser au spectateur le temps de se demander pourquoi Bond fait ci ou s’intéresse à ça, que tout devient complètement confus, et on suit juste passivement l’empilement de scènes d’actions qui constitue le film.
Certains apprécieront le côté « musclé » de la réalisation, ces scènes montées à base de plans de quelques secondes seulement, mais personnellement si je reconnais en effet que ça donne plus d’efficacité aux scènes que dans les James Bond de papa, je trouve que ça nuit quand même carrément à la lisibilité de ce qui s’y passe. Au final, ça bouge beaucoup, on glisse quelques trucs énormissimes (première scène: la toute première des voitures qui poursuivent 007 se mange un camion de plein front, et le plan montre clairement que les deux véhicules se percutent en bouchant complètement le passage (un plan qui a dû couter bonbon: ça aurait été dommage de ne pas l’intégrer dans le montage pour une bête question de cohérence…); l’image suivante montre les véhicules suivants passant le long du camion pour continuer leur poursuite… hem…); le déclenchement du parachute à dix mètres du sol après une chute de 3000, et pas un dommage; le tir sur une bonbonne de gaz dans l’usine à la fin, qui fait péter le mur, mais ne blesse surtout pas les héros, etc.), et ça se conclut presque toujours de façon inexplicable (cf la poursuite en bateau, qui se finit par un bateau des méchants qui s’envole dans les airs… pour une raison incompréhensible (un truc avec l’ancre du bateau de 007, mais alors quoi?), ou celle en avion, ou le chasseur des méchants se colle derrière Bond pendant une plombe alors que son moteur fume, sans raison plausible (y a pas assez de place dans le ciel, c’est vraiment la galère ces couloirs aériens…), et qui finit par se crasher parce que…? parce que c’est comme ça que finissent les poursuites, enfin!).
Bref, il y a de l’action, on ne s’ennuie pas, mais dans le même registre les Jason Bourne font vraiment mieux.
A la sortie du film, les gens avec qui j’avais été le voir (Julien et Jérôme, sans doute Céline, mais elle ne s’est pas trop exprimée) ont trouvé que c’était nul. Moi j’avais trouvé ça pas si mal, étonnament. Pas bien, quand même, m’enfin c’est un film d’action et on ne s’y ennuie pas, ça remplit son contrat quoi. Pour un James Bond c’est quand même pas mal.
Je ne le recommanderais quand même pas, et notamment pas à ceux qui n’ont pas vu Casino Royale (si si, il y a des gens qui n’ont pas vu Casino Royale).
(tiens, à force de démonter les films ici, je commence à me dire que soit il faudrait qu’on arrête d’aller au cinéma, soit il faudrait qu’on renomme la critique ciné avec un titre plus approprié (genre plutôt qu’un sobre « Ciné » une rubrique plus honnêtement intitulée « le ciné, c’est de la merde », ou « Où on défonce les films »)
A noter: la chanson du générique, signée Jack White et interprétée avec Alicia Keys, malgré tout le foin qu’il y a eu autour d’elle, est très chouette.