Deux soeurs pour un roi (Justin Chadwick – 2008)
[Rating 6]
Un casting assez remarquable pour ce film historique, avec naturellement en tête d’affiche le duo Scarlett Johansson et Natalie Portman, mais dont le côté glamour n’est pas abusivement exploité ici, ce qui est à la fois respectable et frustrant pour ceux qui comme moi estiment qu’il s’agit des deux plus belles filles actrices américaines du moment… Eric Bana n’est pas mal non plus en Henri VIII massif et impérieux, et d’une façon générale, il n’y a pas un mauvais acteur dans ce film qui fait la part belle aux personnages, tous à la personnalité intéressante et bien dessinée.
Visuellement, le film est correct pour un film en costume (on a vu plus flamboyant ; l’image est en permanence filtrée, avec en général un effet sépia (eh ouais, pour faire ancien…) qui n’est pas toujours bienvenu). La caméra joue souvent avec des objets qui obstruent une partie de l’écran, renforçant l’impression d’assister à des discussions d’alcôve et appuient la dimension intimiste du film.
Pour ce qui est de l’histoire, elle est connue (du moins dans ses grandes lignes : l’angle de l’histoire du film s’attache à donner davantage d’importance au destin particulier des héros et à l’intrigue romantique qu’au background politique et social de l’époque en général, même si les décisions d’alcôve ont des conséquences dont on perçoit l’importance en filigrane sur la trajectoire historique de l’Angleterre) : c’est celle du Roi Henry VIII, dont la première épouse, vieillissante, ne parvient pas à lui donner un héritier mâle. Le Duc de Norfolk décide de saisir l’occasion pour faire monter sa maison en prestige, en plaçant les filles de sa sœur en situation de devenir les maîtresses du Roi. Le plan fonctionne, mais pas tout à fait comme prévu, la ‘riot grlllll’ Ann étant évincée malgré elle du cœur du Roi par sa sœur ‘pure’, Mary. Lorsque Mary s’avèrera à son tour en difficulté de donner un fils au Roi, le Duc fera de nouveau intervenir Ann, ce dont il se mordra les doigts car Ann parviendra à ses fins, mais en causant le malheur de tous (elle comprise).
Au final, un film peut-être un poil long (sans doute parce qu’une fois que les choses entrent en décadence je supporte moins bien les récits), mais honnête et agréable à suivre, et servi par une interprétation remarquable et un plateau de personnages très réussi.