Mêmesprit

La première fois que j’ai lu le nom de Dinosaur Jr, j’étais en première année de fac il me semble (donc… 1994-1995? -Non, maintenant je me souviens que j’en lisais quand j’étais en immersion en Angleterre, donc plutôt quand j’étais en fin de lycée, donc peut-être 1993), dans l’un de ces articles que consacrait au rock le mensuel « Comics USA » (dont j’ai voulu retrouver une couverture pour la poster ici, mais impossible de trouver ça en ligne, mais je dois en avoir chez moi donc ce post sera édité pour ajouter ça) qui, maintenant que j’y pense, avait l’avantage d’exister et de parler de plein de groupes qui sont ensuite devenus fameux, au moins pour ce qui me concerne et ce que j’en ai retenu, mais qui n’était en réalité pas vraiment pertinent dans ses commentaires. Du moins pas tout le temps. Enfin, j’en ai conservé des souvenirs mitigés, mais là rien que d’y penser, ça m’a fait me souvenir que c’était quand même chouette à lire.

Tiens, il faudra que je rachète un Fluide Glacial, histoire de voir ce que c’est devenu, aussi.

Bref, pour revenir à mon sujet, j’avais lu dans Comics USA un bout d’article présentant Dinosaur Jr comme le successeur des Pixies, reprenant le flambeau là où le groupe de Frank Black l’avait laissé (et là, résonnance avec mon commentaire plus haut sur la pertinence des articles rock de Comis USA, parce que dans le genre, ça n’a rien à voir, même si j’aime énormément les deux groupes).

J’avais mis pas mal de temps avant de finalement pouvoir mettre la main sur un album de Dinosaur Jr (on était pas encore à l’ère du tout-Internet, et je n’avais pas les moyens de m’acheter le moindre CD qui m’intéressait). Et j’avais été au final un peu déçu par l’album que j’avais finalement chopé (et encore, je m’estime en fait heureux parce que ça reste mon préféré), Where you been?, où seules deux chansons émergeaient du lot, dont l’émouvant ‘Not the same’ mais surtout l’inégalable ‘On the way’ [et là il faut que je trouve comment on met des liens hypertextes dans le blabla] -‘On the way’ que, pour la petite histoire, j’ai voulu faire reprendre à mon groupe et pour lequel je me suis pris un gros veto que je ne comprends toujours pas…

Tout ceci pour dire que ça fait un moment que j’avais une espèce de sentiment diffus vis à vis de Dinosaur Jr, le plaisir complice de connaître ce groupe relativement confidentiel et d’en adorer certaines pépites, mais la frustration de n’avoir pas réussi à encore trouvé d’album véritablement bon alors que tous les éléments étaient là pour en faire mon groupe préféré. J’achetais occasionnellement un album par ci par là lorsque j’en trouvais un à un prix attractif sans vraiment le chercher, chez Gibert essentiellement, mais sans jamais en attendre vraiment grand chose.

Mon enthousiasme était similaire lorsque je mis la main à la FNAC sur le dernier album de Dinosaur Jr., Beyond, sorti en 1996, et proposé étonnament à 7€ (je crois qu’il y a un type à la FNAC qui baisse les prix sur certains albums en douce pour les faire connaître du grand public alors qu’ils n’ont pas de raison commerciale de se trouver à ces prix-là, cf l’album de 30 seconds to Mars, passé à 10€ au moment où le passage de Jared Leto dans le Grand Journal sur Canal  devrait faire décoller la carrière du groupe en France).

Mais quelle ne fut pas ma surprise en écoutant les premières plages, de trouver là dès les premiers riffs, l’essence de ce qui me fait m’attacher depuis si longtemps au groupe, ce son et cette énergie grunge-pop couplés au charme de la voix mélancolique de J. Mascis. Le premier morceau (Almost ready) bien placé en première piste, est du genre qu’on lance sur son balladeur MP3 le temps de faire un trajet court, énergisant et grisant, mais avec toujours ces paroles douces-amères d’adulescent tourmenté. Le reste est moins sublime, mais tout l’album est une vraie réussite, sans un seul morceau qu’on aie envie de zapper pour passer au suivant; un ensemble harmonieux de morceaux qu’on écoute inlassablement sans besoin d’une occasion particulière, en fond sonore -le son de Dinosaur Jr. n’est-il pas LE son parfait?-, ou pour le plaisir de ces riffs puissants qu’on a envie de mimer avec son air guitar…

J’apprend sur le site de Dinosaur Jr. (http://www.dinosaurjr.com/) que le trio original formé par J.Mascis, Lou Barlow et le batteur « Murph », initialement nommé « Deep Wound » ressortirait ses anciens albums. Je n’ai jamais accroché à la musique de Sebadoh (le groupe de Barlow), mais si son retour dans la formation est l’explication de la réussite de cet album, je pense qu’il sera intéressant de mettre une oreille ou deux sur ces albums…

A suivre donc, et si quelqu’un me lit: il faut écouter Beyond, de Dinosaur Jr.!