Mêmesprit

J’étais passé devant l’affiche, j’y avais vu un dessin animé pour enfants, et je n’y avais accordé aucun intérêt.

C’est par hasard que je suis tombé ensuite sur la bande annonce, très efficace, qui m’a assez largement détrompé en me faisant réaliser -ce qui m’avait échappé sur le coup- que Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout est un film du britannique Peter Lord, des excellents Studios Aardman, spécialistes de l’animation de pâte à modeler en stop-motion auxquels nous devons les mémorables épisodes de Wallace et Gromit ou encore Chicken Run.

Nous qui n’étions allés qu’une fois au cinéma depuis 3 mois, c’était la première bande-annonce qui nous donnait envie simultanément d’y retourner.

Des pirates ? check.
Une animation et une esthétique de qualité ? check.
De l’humour ? check.

Les ingrédients étaient visiblement réunis pour faire un chouette film sans prétention. Je vous laisse découvrir cette bande-annonce si vous ne l’avez pas vue (il y en a plusieurs en ligne, c’est celle que je vous présente ci-dessous qu’on avait vue, qui est la plus réussie) :

 On a commencé par ne pas se préparer suffisamment tôt pour aller à la séance qu’on avait prévu, puis par partir en retard pour la séance suivante, mais je ne m’inquiétais pas plus que ça, parce que je m’imaginais qu’il n’y aurait pas grand monde pour voir un film comme celui-là en pleine après-midi un samedi, alors qu’il faisait certes frais, mais plutôt beau.

Grosse surprise en entrant dans le noir, à la fin des bandes-annonces : la salle était complètement blindée, si bien qu’on a dû se placer au dernier rang, légèrement sur le côté. Bon.

Deuxième surprise, je me suis rendu compte assez rapidement que plusieurs éléments du film me rappelaient un livre que j’avais lu il y a de ça quelques temps, après l’avoir acheté sur un coup de cœur en en lisant quelques citations dans une critique élogieuse : Les pirates ! dans une aventure avec des scientifiques, de Gideon Defoe (dont vous verrez que le site, si vous suivez le lien, est d’emblée assez rigolo aussi), notamment le fait que le capitaine pirate s’appelle… le Capitaine Pirate, et qu’aucun des membres de son équipage n’a non plus de prénom mais se voit toujours appelé par un signe distinctif (« le pirate à l’écharpe rouge », « le pirate albinos »,…). Il s’avère que le film est effectivement inspiré du bouquin, ou plus exactement de la série de bouquins, puisque l’auteur en a depuis écrit plusieurs suites (Les pirates ! dans une aventure avec les baleines, Les pirates ! dans une aventure avec les communistes (titre prometteur !), Les pirates ! dans une aventure avec les romantiques, avec Napoléon, etc.), et qu’il mélange des éléments tirés des deux premiers tomes.

Personnellement, je n’ai pas gardé grand souvenir du livre, sinon qu’il se lisait très bien, très vite… et qu’il était plutôt décevant. Passées quelques idées assez marrantes, il me semble que je n’avais plus beaucoup souri et qu’il m’avait laissé l’impression d’un Terry Pratchett en moins réussi.

Le film m’a malheureusement lui aussi déçu ; on sourit certes régulièrement, mais dans l’ensemble, et comme le livre qui l’a inspiré Les pirates ! Bons à rien, mauvais en tout semble s’adresser plutôt aux enfants (stupeur quand la lumière s’est rallumée : la salle était certes pleine, mais elle était pleine d’ENFANTS !), même si la façon dont les blagues qui fonctionnent le mieux sont conçues -des astuces discrètes, qui fusent et disparaissent très rapidement dans le reste de la narration- laisse à l’inverse plutôt penser qu’il vise un public adulte.

Du coup, je ne sais pas si les enfants y ont trouvé leur compte, mais pour notre part, ce n’était pas trop le cas, même si la qualité du travail réalisé par les studios Aardman reste impressionnante (l’image ci-dessous vous en donnera une illustration). Pas de quoi m’amener à vous le conseiller, néanmoins (sauf si vous accompagnez vos enfants ou vos neveux, quoi). Dommage !