Mêmesprit

Quand on parle de la rentrée, on pense à la rentrée scolaire, à la rentrée littéraire et de l’autre côté de l’atlantique de la rentrée des séries.

Cette année, à côté des retours attendus de certaines séries, on dénombre pas moins d’une quinzaine de nouvelles séries. Contrairement à l’été 2010 et mon plantage monumental sur Persons Unknown, J’ai décidé d’attendre 3 ou 4 épisodes de ces nouvelles séries pour vous permettre de ne pas rater les séries dignes d’intérêt dans cette jungle télévisuelle.

La tendance, cette année, c’est la diversité, il y en a pour tout le monde : comédie, science-fiction, séries à suspense, du drame et forcément de nouvelles séries policières. Sans plus attendre et chaîne par chaîne, les nouvelle séries passent sur le banc d’essai :

ABC: Malgré la mort annoncée du reboot de Charlies Angels, ABC nous propose trois séries qui ont déjà été renouvelées pour la suite de la saison.

Suburgatory  nous fait vivre la vie de Tessa et de son père George qui déménagent de Manhattan et de tous les vices vers lesquels Tessa peut se laisser tenter pour se retrouver dans une banlieue américaine lambda. Cette série sous forme de comédie ( 21 minutes par épisodes) fait dans le parodique avec tous les clichés auxquels ont peut s’attendre : mères intrusives, bande de filles branchées et stars de foot américain et à part, les loosers dont Tessa semble se rapprocher. De son côté Geaorges doit gérer cette nouvelle vie et se faire une place dans cette « civilisation » matriarcale. C’est plutôt bien joué, assez divertissant et on passe un bon moment mais à part çà, çà ressemble un peu à un petit desperate housewives en mode humoristique (même si les désespérées ont aussi rejoint ce créneau du côté absurde de l’humour…).

Revenge nous fait suivre la vengeance d’Amanda Clark dont la vie a été détruite pendant son enfance. Elle retourne dans les Hamptons ( ville de villégiature des New-Yorkais fortunés) sous l’identité d’Emily Thorne  afin de faire payer à toutes les personnes responsables du traumatisme qu’elle a vécue étant enfant (je ne vous révèle pas de quoi il s’agit de manière délibérée). Pour l’instant les épisodes se ressemblent. On assiste à une vengeance  par épisode et ce qui reste original, c’est la manière dont cette vengeance est préparée et effectuée. A côté de çà on a des intrigues amoureuses et on en apprend un peu plus sur ce qui est arrivé à Amanda pendant son enfance. Emily VanCamp, l’actrice principale est assez charismatique et joue juste. Comme souvent, on a le droit a certains personnages un peu clichés : le beau gosse, le beau ténébreux, la marâtre etc… Malgré ces clichés, on accroche facilement à cette histoire qui commence par la fin et on est impatient de voir ce qui a conduit à cette fin et à connaître la totalité de l’histoire d’Amanda. Après des permiers épisodes assez ressemblants dans leur strucure, la série évolue avec des nouvelles variables qui ne vont pas rendre cette vengeance si facile. La série a été renouvelée récemment et on peut faire confiance aux scénaristes pour étoffer encore plus cette série très prometteuse.

Once Upon a Time: Une véritable surprise pour ma part, je ne comptais pas la regarder et une amie m’a convaincu d’essayer. Un  jeune garçon, Henry, part à la recherche d’Emma (sa mère biologique) car c’est la seule personne capable de sauver le mondes des contes de fées . En effet, la sorcière de Blanche neige leur a lancé une malédiciton : les personnages se retrouvent dans une ville où le temps s’est arrêté et où chacun d’eux ne se souvient pas de qui ils étaient avant le sortilège lancé par la sorcière . Ainsi, la sorcière qui, elle se souvient de tout, devient la mère adoptive d’Henry et la maire de Storybrooke, Blanche Neige une institutrice, Jiminy Cricket un psychothérapeute et le petit chaperon rouge la serveuse d’un dinner. On suit en parallèle ce qui s’est passé dans le monde des contes de fée et ce qui se passe dans la vraie vie. Bref, c’est assez déroutant mais c’est amusant de retrouver des personnages connus de tous dans la vie réelle. Au niveau du casting, notons la présence de Robert Carlyle et de Jennifer Morrison dans le rôle d’Emma (qui jouait Zoey dans la dernière saison d’How I met your mother). Une série a essayer mais qui ne concerne peut être qu’une petite partie des lecteurs de ce blog.

Je finirai pour ABC avec un mot sur Pan Am qui semble prendre la direction de l’atterrissage forcé malgré une réalisation qui arrive à faire revivre ces années où la compagnie aérienne était le fleuron de  « l’aviation commerciale » américaine avec des personnages bien travaillés et plusieurs histoires dignes d’intérêt avec la présence de Christina Ricci au casting.

CBS est la chaîne qui réalise les meilleurs scores d’audience sur l’ensemble de la semaine. un mélange habile de comédie ( How I met your mother, The big bang theory),  de séries policières « classique » ( NCIS, CSI) et de « drama » (The Good Wife)  lui permet de rouler sur la concurrence. Cette année, elle sort une fois de plus l’artillerie lourde avec … de la comédie,  des séries policières et du « drama ».

2 broke girls : L’histoire de deux jeunes filles, Max ( incarnée par la plantureuse Kat Dennings)  et Caroline (interprétée par Beth Behrs) qui travaillent comme serveuse dans un dinning de Brooklyn (quartier de Williamsburg, je sais que çà parlera à certains lecteurs) et qui habitent dans un appart un peu destroy avec l’espoir de s’en sortir en créant un business de cupcake ( pâtisserie américaine) grâce au don en la matière de Max.  Max est une pure fille de Brooklyn, elle a toujours été fauchée alors que Caroline   est une fille de l’upper east side qui se retrouve fauchée à cause des fraudes fiscales de son père (qui pour le coup est en prison). Je pense que je n’avait pas autant ri devant une comédie depuis les premières saisons d’How I met your mother, le rythme est tout bonnement délirant et les gags et autres phrases cinglantes s’enchaînent sans répit. Même si certaines sont un peu limite (certains diraient vulgaires), elle colle parfaitement au personnage de Max et sont complètement assumées car proches de ce qu’on peut attendre dans la réalité.  Même les personnages secondaires qui doivent avoir une ou deux répliques dans l’épisode ne sont pas laissés pour compte, leur réplique font mouche à tous les coups. C’est clairement un de mes gros coups de coeur de la rentrée.

Unforgettable:  Carrie Wells ( Poppy Montgomery), une ancienne policière est attente d’hypermnésie, en clair, elle se souvient de tout ce qu’elle a vécu, de tout ce qu’elle a vu. Après avoir quitté la police de Syracuse, elle part à New York où sa mère atteinte d’Alzheimer (haha) est internée dans un centre spécialisé. A la suite d’un meurtre qui a eu lieu dans son immeuble, elle réintègre les forces de l’ordre où elle retrouve son ancien amant, Al Burns (Dylan Walsh). Ca reste une série policière classique avec l’originalité du « revisionnage des scènes » qui permettent souvent d’avancer dans les enquêtes. A côté des deux personnages principaux gravitent d’autres policiers dans des rôles secondaires sans grande originalité et comme il faut quand même que le spectateur assidu s’accroche, Carrie est hantée par le souvenir du meurtre de sa soeur à l’age de 7 ans où évidemment sa mémoire fait blocage. Bref,ça reste donc du très standard avec pour seule originalité  cette maladie très rare mais réelle. Est-ce que çà suffira où est ce qu »Unforgettable subira le syndrome du « vite vu, vite oublié » ? A vous de voir … ou pas.

Person of interest : Série très attendue pour la seule présence de Michael Emerson,  la série nous raconte l’histoire de Finch ( Michael Emerson donc) qui a eu comme mission de créer une « machine » chargée de détecter des menaces terroristes après les événements du 11 septembre. Par le biais des conversations téléphoniques, des caméras de surveillance, cette « machine » était censée ne prendre en compte que les menaces d’envergure mais en plus de cela, elle signale aussi chaque jour des menaces qui semblent négligeables (entendre individuelle) concernant souvent une personne (victime ou criminelle). Finch étant infirme, il s’associe avec Reese (Jim Caviezel) (prénom John, petit clin d’oeil à Lost ? ) un ancien agent secret afin de venir en aide à ces personnes ou de  les empêcher de commette un crime  (ce qui bien évidemment, ils ne savant pas à l’avance). Pour l’instant, on a eu droit qu’à des stand-alone avec des bribes de l’histoire de ces deux personnages mystérieux par le biais de flash-back. La seule véritable question est de savoir pourquoi Finch se décide à un moment donné d’agir et si derrière la conspiration de la machine se cache autre chose… Même si  les épisodes sont de qualité, j’attendais un fil rouge qui m’accroche et pour l’instant je ne le vois pas et je dois dire que si je continue de regarder, c’est parce que çà reste tout de même divertissant mais aussi et surtout pour la présence de Michael Emerson et de son jeu qui se rapproche pas mal de son rôle dans Lost. Si je ne m’étais pas laissé le temps de plusieurs épisodes, je vous aurais conseillé de suivre cette série de très prêt mais à l’heure actuelle je peux vous dire que c’est bien mais pas transcendant sauf pour les nostalgiques de Lost et de Ben Linus.

A gifted Man:  La série drame de la chaîne donc. On suit le quotidien de Michael Holt (Patrick Wilson), un neurochirurgien renommé qui a sa propre clinique à New-York.  Bref, le gars qui a bien réussi dans la vie. Un jour, il croise le chemin de son ex-femme qui dirige une clinique pour les gens qui n’ont pas   les moyens de payer pour toute sorte de soins. Il apprend le lendemain que son ex-femme est décédée il y a quelques semaines. Le fantôme de sa femme va donc faire des apparitions régulières afin de le guider ou de le conseiller dans ses choix de vie, de carrière et tenter de lui faire prendre le « bon » chemin. Le caractère fantastique passe finalement au second plan, ce qui n’est pas plus mal et nous permet de suivre l’évolution et le changement dans la vie de Michael. C’est un bon divertissement mais çà reste assez basique et pas très original au niveau du scénario de chaque épisode.

Je vais faire succins sur la FOX avec deux nouvelles séries notables… ou pas.

D’un côté le très attendu Terra Nova de Spielberg qui nous plonge au temps de la préhistoire où sont envoyées des personnes de  2140 afin de reconstruire une civilisation condamnée à l’extinction à force de ne pas respecter l’ecosystème terrestre. On suit la famille Shannon vivre dans ce complexe aménagé baptisé Terra Nova, protégé des dinosaures (préhistoire donc…) d’une faction rebelle arrivée pendant le sixième pèlerinage  (qui se font appeler les « Sixers »), et qui a son propre fonctionnement social, monétaire, etc… Rajoutez à cela de mystérieux hiéroglyphes et le chef de Terra Nova qui semble cacher de sombres secrets quant à la véritable mission de Terra Nova et vous obtenez un mix de Jurassic Park, Lost mâtiné  d’effets  spéciaux limités. En clair l’équivalent télévisuel d’un gros blockbusters cinématographique en étant gentil avec le blockbuster. Ca reste idéal en mode « dé-branchage de cerveau » pas plus.

Je ne m’appesantirai pas non plus sur  New Girl  en vous disant juste que je n’ai même pas regardé  le pilote entièrement pour une série que je n’ai pas trouvée drôle du tout. Les fans de Zooey Deschanel , dont je ne fais pas du tout partie apprécieront … peut-être cette série.

NBC, fidèle à son habitude n’a pas sorti grand chose d’extraordinaire et a même vu plusieurs de ces nouvelles séries être annulées. Heureusement qu’elle à le football américain…

Passons maintenant sur le câble où comme chacun sait, il s’y passe souvent de bien belles choses et cette année ne déroge pas à la règle.

J’ai découvert au détour d’un forum un post sur Homeland, nouvelle série de chez Showtime (là où se trouve aussi Dexter). La  jolie Claire Danes incarne Carrie Mathison agent de la CIA.Elle rentre d’une mission en Irak où elle a appris de source sûre qu’un soldat américain était passé du côté ennemi et préparait un attentat sur le sol américain. Dans le même temps, le sergent Brody ( Damian Lewis) est secouru après avoir passé huits ans en captivité dans une cache irakienne. Carrie va donc tout mettre en oeuvre pour confronter Brody et empêcher l’attentat, ce qu’elle n’a pas fait en 2001 et dont elle se sent particulièrement responsable. Et là on tient notre série à base de conspiration. Pour être clair, presque rien n’est à jeter dans cette sérié. La réalisation reste sobre (il y a peu de scènes d’action, c’est à l’opposé de 24) et efficace, le rythme de la série est volontairement lent et la part belle est réservée aux personnages, fouillés humainement et incarnés avec brio par les comédiens. Ici, il n’y a pas de super héros, juste des hommes et des femmes avec leur faille qui essaient de gérer leur vie avec et souvent malgré leur passé. Pour autant même si le rythme est lent, la série avance un peu plus à chaque épisode levant habilement le rideau sur ce qui est véritablement en train de se tramer sous nos yeux. Un autre de mes coups de coeur pour cette rentrée.

Et pour finir, un ovni sur AMC (Mad men, The killing, Rubicon) puisqu’ Hell on Wheels est un western, genre très rarement traité de nos jours. L’action prend place après la guerre de sécession et pendant la construction du premier chemin de fer  transcontinental. Cullen Bohannon, ancien soldat confédéré débarque sur le chantier constamment mouvant du chemin de fer pour trouver un métier et surtout pour traquer et abattre les  soldats de l’union responsable du meurtre de se femme. La galerie de personnages venant d’horizon divers afin de faire fortune dans l’Ouest est  impressionnante. On suit l’évolution de chacun de ces personnages où la figure centrale reste le chemin de fer dont la construction qui, bien entendu, est semé de problèmes : tension entre les ouvriers  afro-américains et leurs homologues blancs, intervention des indiens qui souhaitent défendre les derniers territoires qui leur restent et un mystère (et oui, encore un !) sur les cartes établies par Robert Bell, géomètre, qui représentent une valeur importante pour  Thomas Durant, l’entrepreneur de l’Union Pacific Railroad.  Si vous appréciez les western, cette série devrait vous pleinement satisfaire .

Certaines personnes argueront que j’ai mis du temps pour rédiger cet article, ce qui est vrai. Mais cela est dû à mon jugement qui a évolué au fil de ces dernières semaines  à travers ce que je visionnais. Comme on dit, il y a à boire et à manger dans cette sélection mais je vais quand même vous donner mon top 3 :

1 Homeland : si il n’y avais qu’une seule série à regarder, ce serait celle là.
2 2 broke girls : 21 minutes de rires garanties.
3 Revenge si vous aimez les dramas avec un fil conducteur, Person of Interest si vous êtes nostalgiques de Lost ou Hell on Wheels si vous aimez les western.

Un prochain article est prévu vers le début de l’année prochaine pour faire le point sur l’évolution de ces séries et vous présenter les nouvelles séries de la mi-saison.