Sortez couverts !

Dans le monde entier, la saint-Sylvestre 2010 a été fêtée comme il se doit, plutôt entre amis et une coupe de champagne à la main.

A Beebe, Arkansas, Etats-Unis d’Amérique, cette nuit a pourtant plus tenu du film d’épouvante que de la traditionnelle fête de fin d’année : près de 5000 oiseaux sont tombés sur la ville, raides morts pour la grande majorité. Ces  volatiles, des carouges à épaulettes, une espèce de passereau, ont tous été retrouvés dans un rayon d’un kilomètre autour de la ville.

Vous aurez peut-être entendu parler de cette histoire aux infos, et des multiples débuts d’explications du phénomène : arrêts cardiaques dus aux feux d’artifice, éclair ou grêle en haute altitude, prémices de fin du monde, extra-terrestres, failles spatio-temporelles, etc.

Je laisse chacun se faire une idée sur la question, mais ça m’a rappelé une idée d’article que j’avais eue il y a un plus d’un an (lors de la sortie de 2012, un film catastroph(iqu)e s’il en est), et j’ai refait quelques recherches sur le net.

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Les pluies d’animaux sont en fait relativement fréquentes et plusieurs exemples avérés au cours de l’histoire ont laissé perplexes les plus sceptiques des scientifiques. Il existe de nombreux documents relatant des pluies d’animaux ou d’objets durant l’Antiquité et au Moyen-âge, sans même parler de la Bible (qui évoque une pluie de grenouilles comme l’une des plaies d’Égypte ou une pluie de cailles tombant du ciel qui s’abat dans le désert sur les Hébreux pour les sauver de la faim) : pluies de poissons, pluies de souris, pluies de grenouilles, d’alligators, de crabes, de bigorneaux, etc.

Plus récemment également, de nombreux témoignages évoquent des pluies de serpents, de canards, de têtards, de chauves-souris, etc., mais également de noisettes, d’haricots africains (sur le Brésil !), de glace, de pierres, de magmas de chair et de sang…

Ces phénomènes, que l’on classe dans la catégorie « météorologiques » et non pas « surnaturels », c’est déjà ça, sont donc attestés. On ne sait cependant pas les expliquer de manière satisfaisante, même si certains des exemples ci-dessus ont parfois trouvé une explication rationnelle et plausible : ainsi, dans le cas d’une pluie de poissons-chat sur  Singapour en 1861, le naturaliste français Francis de Laporte de Castelnau expliqua que l’averse eut lieu pendant une migration de ces poissons, et que ces animaux étaient capables de ramper sur terre afin d’aller d’un point d’eau à un autre. La chute des poissons à proprement parler n’ayant pas été constatée ou en tous cas n’ayant pas été rapportée, la présence de poissons au sol pourrait être une coïncidence entre la tempête et la migration de ces poissons « rampants ».

De même, les pluies de chairs et sang peuvent peut-être s’expliquer facilement : si l’on accepte le postulat de départ selon lequel des animaux peuvent se retrouver arrachés au sol ou à la mer par des tornades (et il faut bien l’accepter, sauf si vous préférez celui de la génération spontanée…), on peut imaginer que ces animaux soient broyés par ces forces dans les airs, et qu’ils retombent ainsi au sol sous forme de bouillie sanglante (bon appétit !).

Au 19ème siècle, les spécialistes expliquèrent également que la couleur rouge de ces pluies de sang, très impressionnantes, serait due à la terre, à des poussières de minéraux ou d’autres matières balayées par les vents, ou encore à des papillons qui répandaient des gouttes d’un suc rouge. Des pluies de sang tombèrent ainsi à Lisbonne en 1551 et à Freiberg (Allemagne), trois ans plus tard. A celle-ci s’ajouta également une pluie de chair humaine, qui s’expliqua finalement par une chute de pierres volcaniques ressemblant à de la chair desséchée.

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En revanche, personne ne peut expliquer comment il se fait que lors de la survenance de ces phénomènes, une seule espèce animale soit généralement concernée. A Beebe, par exemple, on a retrouvé près de 5000 carouges à épaulettes, exclusivement (de même que l’on ne découvrit que des sardines en Australie en 1989, des têtards japonais en 2009, etc.). Une explication de cette exclusivité a été avancée selon laquelle ces animaux seraient surpris dans leurs migrations : cette théorie n’explique cependant pas comment ces animaux se retrouvent alors aussi concentrés lors de la chute (5000 oiseaux dans un rayon d’un kilomètre autour d’une ville de 6000 habitants !).

En conclusion, même si le fait de courir sous la pluie n’est pas forcément avantageux, cela permet assurément de passer moins de temps dehors et donc de minimiser les risques de se prendre un serpent ou un oiseau, mixé ou pas, sur le coin de la tête (en l’air).

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4 réflexions sur “ Sortez couverts ! ”

  1. Une nouvelle pluie s’est abattue, cette fois-ci de 500 oiseaux de la même espèce (carouges à épaulettes) dans la ville de Pointe Coupee Parish en Louisianne (http://tinyurl.com/2v5mwy2 ).
    J’attends une explication plus documentée sur l’origine de ces morts, mais je peux par contre répondre à ton scepticisme quand à la concentration d’animaux. Les vols d’oiseaux, en particuliers ceux des carouges à épaulettes, sont parmi les plus peuplés lors de leur migration. On compte ces floppées en dizaine de milliers et dans certaines occasions, millions d’individus.
    http://tinyurl.com/2v27eep
    C’est d’ailleurs un des facteurs qui peut avoir engendré une telle pluie, avec ces animaux effrayés par les feux d’artifices et qui se rentrent dans le lard en plein air.

  2. Vortigern sur

    On peut aussi facilement expliquer les pluies de glace… (sauf si elles sont à la vanille).

  3. gherabi fadila sur

    texte : une pluie d’alligators

  4. gherabi fadila sur

    Je voudrais avoir le texte légendaire : la pluie d’alligators

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