Nostra City

La mia prima impressione…

En achetant Nostra City, j’étais réellement emballé à l’idée d’en faire une première partie. Même si la « config nécessaire » pour jouer (3-5 joueurs) n’est pas des plus favorable, on est souvent 6-7, je me disais que ça pourrait permettre d’alterner avec d’autres jeux de la même trempe.

La boiboîte

La boiboîte

Les critiques du jeu, les comptes-rendus des parties, le thème, le style du jeu, le packaging, tout, absolument tout était plus que prometteur. J’ai même ouvert la boîte dès son achat pour jeter un œil sur le matos… Un beau petit plateau, des cartes joliment illustrées, une liasse de billets verts, des jetons en bois… Un éditeur connu, Haazgard, un distributeur connu et reconnu, Asmodée. Tout commençait bien.

Ma di che cosa parla questo gioco ?

Pour la petite histoire, le parrain a été arrêté et son procès va avoir lieu dans 6 mois [6 tours de jeu] : les joueurs, ses fidèles lieutenants [ou pas], ont ce délai pour le faire innocenter car il padrino a promis la place de calife à celui des joueurs qui sera le plus respecté au terme du procès, s’il est innocenté. S’il est condamné, c’est la défaite générale pour les joueurs, excepté pour ceux qui auront été retournés par le FBI et seront devenus indics.

De la drogue, des flingues, des prostituées et des mafieux ; un jeu semi-coopératif où les coups de pute permettent à chacun de se démarquer du lot : franchement, le tout, emballé dans une bien belle boîte, servi sur un plateau assez esthétique, ça donnait envie.

Et pourtant…

È che cosa la meccanica del gioco?

Chaque partie comporte six tours qui représentent autant de mois de procès, chacun étant divisé en trois phases.

La première phase sert à engranger des ressources, en envoyant ses hommes en ville ; si plusieurs joueurs partagent les mêmes (couleurs de) quartiers (bleu, rouge, jaune, etc.) ou les mêmes activités (prostitution, drogue, jeux), le joueur actif peut partager le butin avec eux, ou garder pour lui tout ou partie du butin. Ceux qui seront lésés pourront alors piocher une carte Vendetta qui d’une manière ou d’une autre sert à faire des misères à ses petits camarades.

Première critique : si vous n’avez pas eu de chance avec vos caïds ou vos lieux de départ, vous allez déjà vous mettre en retard sur vos adversaires, et il sera difficile de remonter la pente ; par ailleurs, si vous êtes lésés dans les répartitions, vous pouvez encore piocher des cartes Vendetta sans intérêt, ce qui aggrave votre retard. Et si le joueur actif pioche un billet de 50.000 et vous en file un de 5.000, vous commencez déjà à prendre un retard qui peut s’avérer fatal dans la phase suivante.

Le plateau

Le plateau

La deuxième phase est une phase d’enchère qui permet d’agrandir son territoire, d’acquérir des caïds et des points de respect. Points de respect qui peuvent finalement s’avérer inutiles si vous piochez une des cartes FBI de la pile Vendetta et que vous êtes le seul à en piocher une… Quant aux enchères concernant les caïds et territoires, les différences de budget entre joueurs sont le plus souvent trop importantes pour qu’il y aie réellement bataille ; il vous faudra de plus avoir engrangé de l’argent à la première phase (ha, au fait, les billets sont tirés au hasard et vont du simple au décuple…) ; en priant pour qu’un adversaire n’aie pas eu la chance de piocher une des cartes Vendetta qui permet de rajouter 50.000 lors des enchères.

Lors de la troisième phase les mafieux peuvent soudoyer les jurés afin d’influer sur l’issue du procès, dans un sens ou dans l’autre, en dépensant de l’argent (chaque billet, que vous aurez tiré au hasard, donc, comporte des billets en faveur d’un non-lieu et d’autres billets en faveur d’une condamnation).

Au final, si le parrain est disculpé, le joueur le plus respecté gagne la partie. S’il est condamné, c’est l’agent du FBI le plus respecté qui l’emporte.

L’ora del bilancio

Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé le jeu.

Je n’ai rien contre un peu de hasard, ça peut pimenter un jeu ; mais en l’occurrence, on dirait que le jeu n’a pas été testé après l’écriture des règles ! De l’aléatoire pour la mise en place du jeu, du hasard pour la pioche des billets, de la chance pour la pioche des cartes Vendetta et de la surprise sur votre objectif secret…

Je vous passerai les détails de ce que fut notre seule et unique partie de Nostra City mais le côté coopératif nous à très largement échappé, et nous avons passé notre temps à subir les phases successives et les attaques mesquines des autres joueurs… En gros, les inconvénients des jeux coopératifs (en gros, réagir le mieux possible aux coups) avec les coups de pute en plus, sans objectif clair.

Je rajouterai un mot sur le manque total de stratégie,  le jeu se résumant à une question de choix basiques : est-ce que je garde ces gros billets pour moi ou est-ce que donne une carte aléatoire à mes adversaires ? Est-ce que je leur donne ces petites coupures pour éviter des représailles ? Est-ce que je dépense des ressources déjà rares pour le blanchiment du boss alors que, peut-être, je vais changer de camp au dernier moment ? Ai-je intérêt à éviter une défaite générale des mafieux puisque ça m’éloigne personnellement de la victoire ?

On avait mal compris un ou deux points de règles, et j’ai lu sur Tric Trac quelques variantes permettant de limiter quelques défauts du jeu, mais au final, la mécanique reste ce qu’elle est, et ce n’est pas un ajustement mineur ici ou là qui changerait grand-chose… A déconseiller, donc !

Pourrita City, il mio primo delusione ludiquo del 2010 !

6 réflexions sur “ Nostra City ”

  1. Akodostef sur

    Ouaip, grosse grosse déception pour ce jeu au packaging impeccable et avec certaines mécaniques très chouettes, mais ruiné par des cartes de puissance complètement déséquilibrée sans mécanisme de compensation ou de contrôle, et avec un gros problème au niveau de la mécanique pseudo-coopérative : Corrompre, dans la 3e phase, pour permettre aux mafieux de gagner, c’est sacrifier des ressources (un perso en moins et un billet en moins, ça fait beaucoup !) -donc se ralentir par rapport aux autres-, ça ne rapporte rien, et ça peut même jouer contre soi si on découvre en cours de partie (événement parfaitement aléatoire et qui peut même survenir au dernier tour en dehors de toute action volontaire du joueur) qu’on a changé de camp à cause d’une carte tirée.

    Un jeu effroyable, auquel je n’ai aucune envie de rejouer même avec des petites retouches : le problème est beaucoup trop profond.

  2. Bande de mauvais perdants!
    :))

    Contrairement aux 4 autres, j’ai passé un bon moment, et ce n’est pas uniquement parce que j’ai eu quelques cartes favorables.
    Mais c’est vrai que je passais m’amusais déjà en entendant les autres raler…

  3. Stoeffler sur

    La critique d’LN est beaucoup plus constructive que celle d’Aklodostoeff… bouh les mauvais perdants!

  4. Dranac sur

    Bah mince alors , j’en mourrais d’envie de faire une partie de ce jeu !
    Mais en effet ce sont de sales défauts que vous décrivez là.

  5. Akodostef sur

    En fait, c’est même encore pire que ça ; j’y ai réfléchi incidemment cet après-midi en rentrant du boulot et en fait, quand tu as un mauvais turf au départ, avec une production de thunes que personne d’autre n’a, non seulement à ton propre tour tu ne produis rien, mais en plus aux tours des autres, tu n’es pas éligible pour une rétribution quelconque (des billets redistribués ou des cartes Vendetta). Donc quand tu es blousé -et c’est purement le hasard qui le décide en début de partie- tu es abominablement blousé et le système t’enfonce encore plus au lieu d’essayer d’équilibrer ce défaut.
    Bouh ! c’est un effet secondaire dont je ne m’étais pas rendu compte parce que je n’ai pas eu à le subir, mais décidément, quelle horreur ce jeu !

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