Le mot de la semaine (2) : Zouave

« Arrête de faire le zouave ! » : la prochaine fois que vous entendrez ça, vous saurez quoi répondre :-)

De nos jours, on demande à quelqu’un de cesser de faire le zouave lorsqu’il fait l’idiot ou le fanfaron, cette référence à la vantardise renvoyant directement à la vraie origine du zouave. Être un zouave de nos jours c’est également faire preuve d’excentricité, ce qui renvoie également aux origines du zouave.

Un peu d’histoire : c’est en 1830, durant la conquête de l’Algérie, qu’est formé le premier bataillon de zouaves (500 hommes), alors majoritairement (exclusivement ?) composé de kabyles. Les Zouaves se distingueront en 1854, durant la guerre de Crimée (1853-1856, opposant la Russie impériale et une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, la France et le royaume de Sardaigne) ; à l’occasion de la bataille d’Alma, un régiment zouave prend par surprise les Russes en gravissant des escarpements rocheux, en s’emparant de leur artillerie puis en la retournant contre eux. Ce fait d’armes sera d’ailleurs immortalisé lors de la construction du Pont de l’Alma, puisqu’à chaque pile du monument avaient été sculptées le chasseur à pied, l’artilleur et le grenadier, déplacés depuis sur d’autres sites, et le zouave, seule scupture a avoir été maintenue sur place (cette statue servait jusque dans les années 1970 à indiquer le niveau de la Seine ; ainsi, cette dernière était en crue lorsque le « zouave avait les pieds dans l’eau »).

Ce terme a également une connotation quelque peu péjorative, en rapport avec l’excentricité ; en effet, l’uniforme du zouave dénotait singulièrement avec ceux des autres régiments de l’époque : il portait un fez et un turban, une veste courte et ajustée sans boutons, une large ceinture de toile longue de trois mètres enroulée autour de la taille, des culottes bouffantes, des guêtres blanches et des jambières. Cette particularité vestimentaire, entraînant un coût supplémentaire pour l’Armée, expliquerait en partie le faible nombre de régiments zouaves qui furent finalement formés.

Hors donc, « faire le zouave » aujourd’hui, c’est caricaturer le zouave d’autrefois, se faire passer pour courageux alors que ce n’est pas le cas, rouler des mécaniques ; c’est aussi se vêtir de manière originale ou plus généralement avoir un comportement excentrique.

Pour en savoir plus :  le zouave du pont de l’Alma, un article sur le site de RFI et une chronique de Bernard Cerquiglini sur le site de TV5 (bonnes adresses au demeurant).

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