Rock en Seine 2016 (1ère journée)

Du fait de contraintes personnelles (et d’une programmation quand même moyennement excitante en termes de têtes d’affiche, même si en général c’est surtout pour les découvertes que je ressors content du festival), nous n’avons cette année pris de billets que pour une seule journée de Rock en Seine. Le choix de la journée ne devait pas être fait à la légère !
En l’absence d’artistes que nous n’aurions voulu manquer pour rien au monde, nous avons opté pour la première journée, celle du vendredi 26 août, qui voyait jouer en soirée plusieurs groupes qui m’intéressaient : The Brian Jonestown Massacre, Clutch, Two Door Cinema Club, Royal Republic et The Last Shadow Puppets.

L’entrée sur le festival était cette année canalisée par des barrières en escargot qui prolongent le chemin à parcourir pour rejoindre l’entrée du Parc de Saint-Cloud. J’imagine que c’était pour des raisons de sécurité du fait de l’état d’urgence (Marion suggérait que ça étirait les files, permettant aux policiers de visualiser plus efficacement qui passait), mais en l’absence d’indication sur le circuit à suivre, je me suis retrouvé comme pas mal de festivaliers en-dehors du circuit prévu, et lorsque j’ai voulu le réintégrer en passant par dessus une barrière, je me suis fait rembarrer sans ménagement par la sécurité, pour qui (après avoir argumenté vainement trois minutes par principe sur l’absence d’indications qui allait faire que plein de gens allaient se retrouver dans le même cas que moi-ce qui s’est littéralement produit pour une vingtaine de personnes pendant l’échange) j’ai dû repartir cent mètres plus loin pour réintégrer le circuit normal revenir vingt mètres en arrière pour passer la barrière loin du regard du vigile. Ça m’a donné envie de me créer un compte Twitter (c’est dire à quel point j’étais énervé ! :p) pour me plaindre de la stupidité complète de cette organisation qui faisait se perdre les festivaliers, et qui exigeait que la sécurité les empêche ensuite par principe de reprendre le cours du truc par le chemin le court. Au final, c’était trois fois rien, mais c’était tellement absurde que ça m’a énervé pendant au moins 4 secondes. Bref.

Une fois rassemblée notre équipe (Antoine, Julie et Marion avec moi cette année), nous sommes allés d’un pas tranquille écouter The Brian Jonestown Massacre. Je ne connaissais pas grand chose du groupe, sinon qu’ils avaient à leur début été proches des Dandy Warhols, avec lesquels ils avaient partagé l’affiche du rockumentaire Dig! . Ce film avait fait un peu de buzz à l’époque, d’une part parce que le film était monté pour (beaucoup de clashs entre les membres des deux groupes, et une emphase portée sur le « personnage » Anton Newcombe, leader des BJM et visiblement bien barré de la tête), et d’autre part parce qu’il bénéficiait de l’aura médiatique que lui apportaient plus ou moins malgré eux les Dandy Warhols, alors au sommet de leur gloire. Je n’ai toujours pas vu le film, j’ai toujours envie de le voir ; mais maintenant au moins, j’ai vu les Brian Jonestown Massacre sur scène :)
La prestation en l’occurrence était honnête ; l’ambiance musicale, à la fois rock mais un peu cotonneuse, assez proche de celle des Dandy dans leurs meilleurs moments. Beaucoup de monde (7 musiciens) sur scène, dont des gens qui pourraient être ailleurs, visiblement (le clavier, qui était affalé sur un coude un morceau sur deux ; le type qui ne jouait que du tambourin…). Un moment néanmoins sympathique, et qui me conforte dans l’opinion que le groupe mérite qu’on lui jette une oreille, mais sans me faire m’y jeter tout de suite pour autant… d’autant qu’avec 16 albums publiés depuis 1995 -sans compter les live-, leur discographie est un peu intimidante.

Je n’ai pas été bon camarade ensuite, en ne me montrant pas très ouvert à la musique de Damian « Jr. Gong » Marley (fils de), qu’Antoine et Julie étaient, eux, contents d’écouter. J’avoue que je ne suis vraiment pas très client du reggae d’une façon générale, et j’ai aussi un a priori négatif (je sais, les a priori, c’est mal) sur les artistes dont la renommée s’appuie sur celle d’un parent… Bref, la chanson que j’ai trouvée la plus intéressante était une version sous speed de Could you be loved (de papa Bob) en fin de set, après que j’aie passé le concert à demander quand il allait jouer tel ou tel titre de Bob Marley pour chambrer :p

Il fallait ensuite trancher : deux groupes qui me bottent bien jouaient en même temps, Clutch et son gros rock stoner mâtiné de blues sur la Scène de l’industrie, et les Irlandais de Two Door Cinema Club sur la Grande Scène. C’est pour le rock plus dansant et plus grand public de Two Door Cinema Club que nous nous sommes décidés, ce qui ne m’a pas posé de problème sur le coup, d’une part parce que je me suis dit que ça aurait plus de chance de plaire à mes petits camarades qui ne connaissaient aucun des deux groupes, et d’autre part parce que je savais que Clutch passait en concert au Trianon en décembre :)
J’avais déjà vu Two Door Cinema Club à Rock en Seine en 2010 : je trouve leur musique vraiment très chouette, pêchue, rapide et dansante, avec des riffs et des gimmicks hyper efficaces, et jusqu’à une période récente je trouvais vraiment injuste qu’ils n’aient pas connu le succès qu’ils méritent, d’autant que leur son, clair et aérien, est assez proche de celui des Foals, qui, émergeant à peu près à la même époque, voyaient, eux, leur carrière décoller. Ma conviction sincère est que le physique du chanteur, très propre sur lui, roux, avec une mèche et un costume soigné, l’air d’un type trop jeune et sans relief, les disqualifiait injustement en tant que rockers et musiciens indés. Aujourd’hui, le groupe a largement gagné en renommée, ouvre de gros festivals en Angleterre et joue sur la Grande Scène à Rock en Seine… et j’ai découvert à cette occasion le nouveau look « sali » du chanteur (boucle d’oreille, cheveux mi-longs, piercing dans la narine, barbe de 3 jours…), qui me désole un peu, et me conforte hélas dans mon impression que l’apparence joue un trop grand rôle dans le succès d’un artiste.
Tout en dansant sur leur musique, je n’ai pas pu m’empêcher de penser par moments que l’événement était en fait ailleurs, et j’avais une oreille tendue entre les morceaux vers la Scène de l’Industrie d’où nous parvenait le gros son de Clutch ; j’ai visionné plus tard le concert de Clutch grâce au site de France Televisions, Culturebox (que je trouvais très cool mais qui impose une pub de 15 secondes avant chaque vidéo maintenant, c’est très reulou) et en fait leur choix de playlist était très étrange et je pense que nous aurions tous été déçus si on avait été sur l’autre scène (j’hésite même maintenant à prendre ma place pour le concert de décembre, c’est dire). Le concert de Two Door Cinema Club était en revanche très bien, et certains passages « explosifs » fonctionnent bien sur scène, où ils prennent à la fois plus de sens et d’énergie. Chaque morceau du groupe est de toutes façons quasiment un tube en puissance, même si l’efficace formule de leurs compositions peut finir par paraître répétitive sur la durée d’un album ou comme ici, d’un concert.

Mais le vrai clou de la journée restait en vérité à venir : Royal Republic jouait sur la petite scène Pression Live. Qui ça ? Royal Republic, un quatuor Suédois (sur lequel Stoeffler est tombé au gré des programmations de sa playlist Spotify et qu’il m’avait fait découvrir juste avant l’été) qui joue un rock qui a la patate et qui la donne, pas loin du punk au niveau de l’énergie mais avec un son très propre et carré, quelque part entre les excellents Hives et le tout aussi excellent Danko Jones. Super concert, avec une vraie présence des mecs sur scène, auquel le public a parfaitement réagi ; et quand l’alchimie fonctionne comme ça, l’énergie sur la scène et celle dans la foule se nourrissent mutuellement et ça ne peut qu’être bon :)
J’ai acheté leurs trois albums dès le lendemain, et Marion (qui découvrait pour sa part le groupe pour la première fois, mais était tout aussi conquise que moi -voire davantage encore) et moi avons bien noté qu’ils prévoyaient de jouer le 8 mars 2017 au Trabendo à Paris : on y sera !

Avant de partir, nous sommes retournés à la Grande Scène jeter une oreille sans conviction aux Last Shadow Puppets. Sans conviction parce que bien que le nom du groupe comme de ses membres (Alex Turner des Arctic Monkeys et Miles Kane) soit prometteur, leur pop certes élégante et sophistiquée, n’a jamais réussi à faire se mouvoir la moindre partie de mon corps (à part éventuellement la mâchoire pour bailler, si on veut être méchant). Apparemment le concert était génial (dixit la presse), mais nous sommes partis après deux chansons -que pour le coup j’avais trouvé plutôt pas mal pour une fois- parce que comme nous n’y allions que d’un pied, nous nous étions postés relativement loin de la scène et que du coup on entendait autant les Puppets que le concert qui jouait de l’autre côté du parc (un point à améliorer pour l’an prochain, Rock en Seine !).

Et voilà, ce sera tout pour cette année, c’est un peu maigre… mais on reviendra l’an prochain !

Une réflexion sur “ Rock en Seine 2016 (1ère journée) ”

  1. Stoeffler
    Stoeffler sur

    Vu Clutch a Reading – set de 35 minutes avec tres bon son et une playlist composee de pas des deux derniers albums. Personnellement, j’ai bien aime :-)

    Vu Two Door Cinema Club le meme jour – ils etaient tete d’affiche et ont bien assure pendant l’heure et demie qui leur etait consacre. D’accord le chanteur a change de look, mais la musique est toujours la meme, beaucoup d’energie et de rythme sur scene.

    Pas vu Royal Republic :-(
    C’est sur ma liste!

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