Awake – saison 1

Awake (ne pas prononcer Ahouaké) est une série de 2012 qui a été arrêtée après la première saison faute d’audience, malgré le classement du pilote parmi les meilleurs épisodes de série US diffusés en 2012 par le Time (ça ne vaut ce que ça vaut, hein…).

Le pitch de la série est relativement original, mêlant enquête et fantastique. Après un accident de voiture avec sa femme et son fils, l’inspecteur Britten se réveille et apprend la mort de sa femme. Le lendemain, il se réveille aux côtés de sa femme qu’il pensait avoir perdu et découvre que cette fois c’est son fils qui est mort dans l’accident. Il se retrouve ainsi entre deux vies parallèles, l’une avec son fils, l’autre avec sa femme. Il alterne entre ces deux vies et travaille ainsi sur des enquêtes différentes, avec des partenaires différents et dont les éléments s’entrecroisent. Est-il fou ? Tout cela n’est-il qu’un rêve ?


On doit également au créateur de la série, Kyle KillenLe Complexe du Castor, film sorti en 2011 avec Mel Gibson où ce dernier souffre de dépression chronique et fait d’une peluche son unique mode de conversation avec le monde extérieur, et Lone Star, une série de 2010 prématurément arrêtée où l’on suivait la double vie sentimentale d’un gars s’étant construit deux familles avec deux boulots, etc

Kyllen explore donc dans Awake une fois de plus cet aspect particulier des choses : les doubles vies, les troubles de la perception, etc. Sans être un chef d’œuvre, le pari est réussi. Le format « série » sur lequel certaines critiques sont revenues, me paraît à moi tout à fait adapté, afin d’éviter un effet « Un jour sans fin II » (même si j’ai beaucoup aimé ce film). A propos de références cinématographiques, certains ont audacieusement fait allusion à des films comme Inception, à mon avis un peu rapidement.


Bon… La plupart des contributeurs de ce blog connait mon problème -que dis-je !, ce n’est pas un problème !-, mon attachement, à la crédibilité dans les œuvres cinématographiques. Je n‘ai aucun problème, au contraire, avec les super-héros, avec les vaisseaux spatiaux ni même avec les voyages dans le temps, ce qui est de la pure fiction et pour l’instant du moins parfaitement invraisemblable. En revanche, je suis très attaché à la façon dont les scènes sont amenées, aux réactions des personnages, à la crédibilité de  y compris dans les séries les plus réalistes (catégorie où je ne classe par exemple pas du tout « Les Experts », « Castle » et autres « NCIS »). Je ne fais pas d’effort pour débusquer les petits détails qui ruinent une scène mais certains me sautent parfois aux yeux d’eux-mêmes et ça m’agace au plus au point : les acteurs fainéants qui trimballent des sacs vides, les conducteurs qui ne regardent pas la route mais roulent droit en donnant des petits coups de volant à droite et à gauche, etc. Ce genre de trucs me gave et me gâche un film en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Tout ça pour dire qu’avec son postulat de départ, Awake aurait pu m’intriguer ou au contraire me faire crier au navet et regretter d’avoir perdu 45mn de mon temps : le tout dépendrait de comment le tout était amené.


J’ai bien aimé cette première saison, cette unique saison, de Awake : ce n’est pas ma série préférée de l’année, elle ne figure peut-être même pas dans mon top 5, mais c’est plaisant. Le pilote de la série est effectivement très bon, certains épisodes sont également bien menés, dévoilant peu à peu un complot en guise de fil rouge entre les épisodes. Je n’aime pas trop l’acteur principal, mais je dois reconnaitre que la prestation de Jason Isaacs au fil des épisodes est tout à fait satisfaisante, même si personnellement je n’ai pas ressenti les moments de doute, les crises existentielles que ne devrait pas manquer de subir quelqu’un dans sa situation (je reviendrai un peu après sur les défauts de la série qui n’en font selon moi, finalement, qu’un bon divertissement). Au chapitre des bonnes choses de cette série, encore, c’est la présence de quelques rôles secondaires de qualité et notamment ses deux psys, Cherry Jones (que j’avais déjà beaucoup apprécié dans 24 heures chrono) et B.D. Wong (qui joue un rôle similaire et récurrent dans New York – Unité spéciale). Les séances chez ses psys sont d’ailleurs à peu près toutes bien foutues, les deux praticiens étant chacun certain que l’autre n’existe que dans l’esprit du policier.

La façon dont Britten alerte involontairement les comploteurs et provoque à moyen terme le chaos dans sa vie déjà malmenée est très bien trouvée ; cette intrigue, qui transparaît en filigrane, est parfois complètement écartée pendant de nombreux épisodes. Ce n’est pas forcément un mal, un peu de finesse ne faisant pas de mal, mais tout de même, ce fil rouge disparaît parfois complètement pour revenir avec la taille d’une grosse corde qui tâche quelques épisodes plus tard et notamment sur la fin (ce qui est logique, me direz-vous).

Mais plusieurs éléments viennent un peu gâcher la fête. Au premier plan, les deux autres personnages principaux de la série, le fils du lieutenant et encore plus son épouse sont agaçants tout du long des 13 épisodes… Et on rejoint là le petit laïus sur la crédibilité : cette mère de famille a perdu son fils unique dans un accident dû à l’alcool, où elle et son mari ont failli également mourir. Quelques temps après, son mari semble péter un câble, il lui parle de « rêves » où il côtoie encore leur enfant décédé. Personnellement, je crois qu’à sa place, j’aurai un petit coup de déprime, là… Et bien non, elle, ça va nickel ; alors que dans les premières minutes du pilote, elle est hostile à cette idée, elle en accepte finalement et sans raison visible l’idée et demande à son mari de dire à leur fils qu’elle l’aime très fort. Puis… puis rien. Il n’y aura plus aucune mention d’échange entre la mère et le fils, plus aucune discussion entre les deux époux sur le sujet… Ça m’a donné l’impression que la dernière scène du pilote avait été laissé dans le final cut par erreur et ça m’a un peu déçu. Le fils aussi est relativement énervant, même s’il reste crédible dans son rôle d’ado… énervant.

Autre bizarrerie, Britten et son fils nouent à un moment une relation privilégiée et ambiguë avec l’un des professeurs du gamin, qui disparait ensuite sans laisser de trace. Encore une fois, ça laisse une impression de non-inachevé, comme s’il avait manqué à cette série quelques épisodes, ou pire, plus probable, une saison.


Bon, finir comme ça sur les aspects négatifs de la série donne une vision plutôt critique de cette série, qui ne manque cependant pas d’atouts : un pitch original et bien amené, un acteur principal souvent convainquant, certains épisodes savoureux, une photographie remarquable. L’annulation de la série avant même la fin de la production de la première saison a certainement conduit Killen à certains choix discutables -non, je ne spoilerai pas- et même si la première saison se suffit à elle-même, il est évident qu’une suite lui aurait permis d’éviter certains écueils.




2 réflexions sur “ Awake – saison 1 ”

  1. Ayastan sur

    J’avais vu les premiers épisodes avant de lacher l’affaire. Apprenant en plus que la série était annulé je n’ai pas regretté mon choix après coup. Le fil rouge, perso, je n’en ai pas vu la trace la où je me suis arrêté. Ce que j’ai trouvé très intéressant en revanche en tout cas dans les premiers épisodes c’est qu’à chaque fois qu’il va voir un des psys tu te dis à chaque fois que c’est la vrai réalité pour penser tout l’inverse quand il va voir l’autre.

  2. Tu devrais peut-être retenter l’aventure : sans être un must, Awake se laisse regarder avec plaisir :-)

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