[La chanson de la semaine] The Day The World Went Slow/ Le Jour où la Terre Ralentit (GOne)

N’ayons pas peur de l’autopromo, à la veille de notre concert au Bistronome à Paris ce 31 mars 2012, la chanson dont je vais vous parler cette semaine n’est pas (encore) un tube international : il s’agit de l’une des compos de mon groupe, GOne, dont je vous ai déjà un peu parlé dans de précédents articles sur Même Esprit.

La musique, comme pour la plupart des autres morceaux du groupe, a été signée dans un premier temps par Lionel avant que chacun des membres du groupe ne s’approprie sa partition, tandis que je me chargeais de la partie paroles et chant. Cas particulier cette fois-ci, c’est moi qui ai inspiré le thème musical de la chanson, à partir de deux lignes de basse (qui continuent de constituer la « colonne vertébrale » du morceau) tirées de l’époque où je jouais moi-même de la basse, et où je m’étais essayé à écrire mes propres morceaux ; l’idée de ce « riff » m’était venu en triturant celui du Come Together des Beatles, mais je crois que la parenté ne s’entend plus trop ! Quant au titre, contrairement à ce que les paroles peuvent laisser supposer, je l’ai choisi non pas à la fin d’une journée de métro-boulot particulièrement stressante, mais en pleines vacances dans les Gorges du Verdon (je ne sais pas me reposer), alors que je ne sais plus pour quelle raison il nous fallait nous rendre très rapidement quelque part en voiture, mais où je me retrouvais systématiquement frustré dans mes tentatives de gagner du temps par tout ce que le cruel Destin plaçait sur ma route… Depuis, la chanson me vient souvent à l’esprit à chaque fois que je me retrouve coincé, quelles que soient les circonstances, derrière des gens qui ne se trouvent pas dans le même état d’urgence (et comme je ne suis pas quelqu’un de très ponctuel, je suis souvent pressé !).

Voici la chanson : The Day The World Went Slow, telle que nous l’avions enregistrée pour notre EP 8 titres Wish You Were, et la transcription des paroles en anglais. Je vous en redis encore deux mots ensuite.

THE DAY THE WORLD WENT SLOW

Another day, that was so long
Must get away and leave this throng
Pick up my pack, head for the bus
They’re in my back, and catchin’ up

It seems every time when I need to get away
A crowd is gathering and intends to ruin my day
Can’t go left, can’t go right
Need some space, but can’t move fast

Blood, blood again, blood is rushing through my veins
No one seems to get me, no, no one understands
And I say “Hey, Hey” can’t you see I need a hand?
You’re all slowing me down and it’s more than I can stand

Leave this place, get in my car
Fleeing, yes, but not too far
Traffic jam, goddamn bus
Exhaust pipe that spits all dust

It seems every time when I need to get away
There’s a big, slow machine, that is meant to cross my way
Grip the wheel, slam on the brakes
Grind my teeth, hold and wait

Blood, blood again, blood is rushing through my veins
No one seems to get me, no, no one understands
And I say “Hey, Hey” can’t you see I need a hand?
You’re all holding me down and it’s more than I can stand

Clock is ticking, must get this right
Get this thing done, before tonight
Have to get to the other side of town
Feels like the fucking train never will come

It seems every time when I need to get away
The world stops in its track and is forcing me to stay
Slow the pace, rush again,
Wait a while, run in vain

Blood, blood again, blood is rushing through my veins
No one seems to get me, no, no one understands
And I say “Hey, Hey” can’t you see I need a hand?
You’re all slowing me down and it’s more than I can stand

Blood, blood again, blood is rushing through my veins
No one seems to get me, no, no one understands
And I say “Hey, Hey” can’t you see I need a hand?
You’re all holding me down

You’re standing in my way
And leading me astray
Blood is rushing to my head
This is coming to an end

Pour l’anecdote, le loop d’intro/outro n’était pas dans la compo initiale, mais a été ajouté au mix par Stéphane (le batteur) comme une expérimentation « pour voir », et a été finalement conservé tel quel, après nous avoir plu à tous les 5 pour l’effet original qu’il produit et -pour ce qui me concerne- pour l’évocation imagée qu’il apporte de la « boucle infernale et sans fin » dans lequel le personnage de la chanson se croit enfermé. A l’inverse, il y avait un truc que j’avais en tête pour ce morceau mais qu’on n’a pas pu mettre en place, qui consistait à ce que la voix principale soit relayée par une voix secondaire sur les pré-refrains, un peu à la façon dont fonctionnent David Gahan et Martin Gore sur certaines chansons de Depeche Mode (l’un de mes groupes favoris).

The Day The World Went Slow (qui est le premier de nos morceaux dont le titre ne soit jamais prononcé pendant la chanson) constitue à la fois notre quatrième et notre 5e compo. Lionel avait en effet choisi cette chanson pour une idée qu’il avait en tête : concevoir deux versions alternatives du même morceau. A côté de cette version « électrique » que je viens de vous faire écouter, nous avons ainsi conçu une deuxième version, moins énervée, qu’on a un temps appelée « acoustique », mais qui reste aujourd’hui plutôt la version « alternative » vu qu’on n’a jamais eu l’occasion de la jouer réellement en acoustique ! ^_^

C’est cette version alternative que nous avions joué lors de notre précédent concert, à La Goguette en novembre 2011. Et pour voir ce que ça pourrait donner, j’avais préparé quelques mois plus tôt une version alternative des paroles… en français !

J’ai pour l’instant toujours écrit les textes des chansons de GOne en anglais, parce que ça me vient plus naturellement quand je cherche des mélodies, et parce que l’anglais présente à mes yeux l’avantage (peut-être illusoire) de me protéger du jugement souvent impitoyable (et, je trouve, souvent injuste) du public français vis-à-vis des textes en français. Encouragé en ce sens depuis un certain temps par Lionel et par certains de nos amis, j’ai eu envie de tenter pour une fois l’expérience de l’écriture des paroles en français, et la réécriture du texte de l’une de nos chansons déjà existantes me paraissait l’idéal pour cette tentative, au cas où elle s’avérerait finalement décevante. Pour le coup, sans fausse modestie mais sans autoglorification non plus, je trouve le résultat plutôt pas mal ; d’une façon générale, il ne me semble pas que le français (idée très répandue) soit une langue « moins rock » que l’anglais, et par ailleurs qui prête un peu d’attention aux textes de la plupart des chansons en anglais peut facilement se rendre compte de leur pauvreté lexicale. Même si j’ai pour ma part toujours essayé de soigner mon vocabulaire dans mes textes en langue étrangère, ma maîtrise forcément plus grande du français me permet davantage de jeux sur l’écriture comme par exemple sur ce « Tous se serrent, tous se tassent/ Tous se terrent dans trop peu d’espace » qui me plaît bien.

Et comme l’accueil de cette version francophone de la chanson a été très positif lors du concert (à vous de vous faire votre opinion avec la vidéo ci-dessous), ça m’a donné envie de persévérer, et j’annonce donc pour notre prochain concert un Le Jour Où La Terre Ralentit en français ET en électrique, PLUS d’autre part une nouvelle version réécrite d’une de nos compos jusque là chantée en anglais. Joignez-vous à nous samedi 31 mars au Bistronome à partir de 20h pour entendre cette nouvelle version pour la première fois sur scène !

LE JOUR OŪ LA TERRE RALENTIT

Un jour de plus, un jour trop long
L’attente me tue, traînent les secondes
Je quitte la scène, je gagne le hall
Tout le monde me freine, tout le monde me frôle

A croire que chaque fois que j’ai besoin d’un peu d’air
La foule se concerte et me rabat dans la poussière
Tous se serrent, tous se tassent
Tous se terrent, dans trop peu d’espace

Le sang, le sang, le sang rugit dans mes veines
Mais personne ne semble comprendre que ma hâte se change en haine
Quand je crie « hey ! » « hey ! » quand j’aimerais quitter ces fers
La Terre tourne au ralenti et devient mon enfer

Enfin sorti, je saute dans un train
J’arrive à fuir, mais pas trop loin
Les freins crissent sur les rails
Et c’est le cycle infernal

A croire que chaque fois que j’ai besoin de m’évader
Les machines s’arrêtent, et m’abandonnent au bord du quai
Les minutes deviennent des heures
Dans le tumulte des battements de mon cœur

Le sang, le sang, le sang rugit dans mes veines
Mais personne ne semble comprendre que ma hâte se change en haine
Quand je crie « hey ! » « hey ! » quand j’aimerais quitter ces fers
La Terre tourne au ralenti et devient mon enfer

Et l’heure tourne sans que rien ne bouge
Sur la route tous les feux sont rouges
Restent encore tant de choses à faire
L’urgence m’appelle dans la ville entière

A croire que chaque fois que j’ai besoin de m’échapper
La Terre s’immobilise et me force à rester
A ralentir, accélérer
Toujours courir, puis à freiner

Le sang, le sang, le sang rugit dans mes veines
Mais personne ne semble comprendre que ma hâte se change en haine
Quand je crie « hey ! » « hey ! » quand j’aimerais quitter ces fers
La Terre tourne au ralenti et devient mon enfer

Le sang, le sang, le sang rugit dans mes veines
Mais personne ne semble comprendre que ma hâte se change en haine
Quand je crie hey hey ! quand j’avance vers la lumière
C’est la descente en enfer

Je cours à perdre haleine
La foule me tire et m’enchaîne
Le sang me monte à la tête
Il est temps que tout s’arrête

9 réflexions sur “ [La chanson de la semaine] The Day The World Went Slow/ Le Jour où la Terre Ralentit (GOne) ”

  1. Ayastan sur

    Je dois avouer que c’est la première fois que je lis un article (chanson de la semaine) et que j’ai hâte d’être à demain

  2. Stoeffler sur

    Man, tes paroles en anglais ne collen pas a 100% au texte que tu as ecrit (et oui, y’en a qui verifie…).

    Sinon, c’est vrai qu’elle est bien chouette cette chanson.
    Y’a moyen d’avoir les pistes sur support? Je prefere avoir le son direct dans mes oreilles plutot que par le biais d’un site Internet.

  3. Jika sur

    @ Stoef : ouais, y a concert ce soir :D

    @ Aya : moi je lis tout, mais c’est vrai : enfin article dans cette section qui vaut le coup :p

  4. Akodostef sur

    @Stoeff : ah mais oui : c’est une réécriture, pas une traduction ! Le texte original est de moi, j’en fais ce que je veux ! ^_^
    Pour les pistes, en attendant de retrouver le site à propos duquel j’avais lu un article et qui permet de les partager librement, je peux les faire suivre par mail à ceux qui sont intéressés (pour la version live en français, il va falloir que je l’édite, pour l’instant je ne l’ai qu’en vidéo -ceci dit, je peux aussi simplement envoyer la vidéo si ta boite tient le choc :p )

    @Aya et Jk : mauvais amis, qui ne lisez pas mes articles ou qui ne savez pas les apprécier ! Heureusement que vous venez aux concerts, pour compenser ;)

  5. Akodostef sur

    Ah puis tiens, tant que j’y suis, pour ceux de nos lecteurs qui ont un compte Facebook et qui veulent nous encourager, si vous pouviez aller sur notre page officielle ( http://www.facebook.com/GOneRock ) et cliquer sur « Like »/ »J’aime », ça nous serait super utile ! Merci d’avance !

  6. Stoeffler sur

    @ Stef: Je me suis fait mal comprendre. Quand tu chantes en anglais (la version studio), les paroles en anglais ne collent pas forcement au texte que tu as ecrit.
    J’etais pas du tout en train de dire quoi que ce soit sur ta traduction…

  7. Akodostef sur

    Ah ok autant pour moi ! Oui effectivement, c’est possible que la transcription ne soit pas 100% fidèle sur quelques petits points, mais ça doit être mineur. Je vais re-jeter un oeil et une oreille, pour voir.

  8. Ayastan sur

    Je me suis mal exprimé, je voulais dire que je ne lisais jamais les articles « chanson de la semaine ».

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